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Vidéo Environnement : un projet de surf park près de Bordeaux fait bondir des associations écologistes

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Un projet de piscine à vagues à Canéjan, près de Bordeaux, fait bondir des associations écologistes, notamment pour des questions d'usage de l'eau. Elles ont déposé un recours au tribunal administratif de Bordeaux pour faire annuler le permis de construire. Les porteurs du projet estiment que le surf park sera écoresponsable.
Surf park près de Bordeaux : un non-sens écologique ? Un projet de piscine à vagues à Canéjan, près de Bordeaux, fait bondir des associations écologistes, notamment pour des questions d'usage de l'eau. Elles ont déposé un recours au tribunal administratif de Bordeaux pour faire annuler le permis de construire. Les porteurs du projet estiment que le surf park sera écoresponsable. (LOUIS MONDOT / RADIO FRANCE)
Article rédigé par franceinfo - Louis Mondot
Radio France
Plusieurs associations écologistes s'élèvent contre un projet de piscine à vagues à Canéjan, près de Bordeaux. Elles demandent à la justice d'annuler le permis de construire. Les porteurs du projet affirment que le surf park sera écoresponsable.

Le surf park de Canéjan, près de Bordeaux, verra-t-il le jour ? Ce projet de piscine à vagues artificielles, porté par quatre entrepreneurs, est entre les mains du tribunal administratif de Bordeaux (Gironde). Plusieurs associations ont déposé un recours fin juillet pour faire annuler le permis de construire octroyé par la mairie de Canéjan. Le recours étant suspensif, le chantier est au point mort.

Des bassins "alimentés par l'eau de pluie"

Mais les associations continuent, notamment via une pétition en ligne, à se mobiliser contre le projet, qui doit s'implanter sur une ancienne friche industrielle privée, à 50 km de la côté atlantique, pour une ouverture prévue en 2025. Sur place, il est prévu deux bassins découverts de 13 000 m2 et contenant près de 20 000 m3 d'eau au total. Soit environ huit piscines olympiques.

Selon Edouard Algayon et Nicolas Padois, deux des porteurs du projet contactés par franceinfo, "les bassins seront alimentés par l'eau de pluie récupérée via les toits de l'établissement" grâce à un système "précurseur". Sans puiser donc l'eau potable des nappes souterraines, hormis pour un premier remplissage. Les deux passionnés de surf assurent que le surf park sera "écoresponsable", car sans artificialisation de terres tout en étant autosuffisant en énergie via des panneaux solaires.

Des associations dénoncent un "manque de transparence"

Mais ces arguments ne convainquent pas Rémy Petit, membre du collectif Canéjan en transition, joint par franceinfo. "Il y a un manque de transparence", notamment sur la répartition entre l'utilisation d'eau de pluie et d'eau potable. "L'objectif est de bloquer le projet car il est matériellement impossible sans avoir un impact sur l'environnement", ajoute celui qui est aussi chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

"Ils surestiment grandement" la quantité de pluie récupérable, car "ils se basent sur des moyennes de pluviométrie des années 1950-1980", explique Denis Loustau, chercheur en hydrologie à l'Inrae. Or selon les "projections 2024-2033 de Météo France", on peut s‘attendre à une diminution de 13 à 18% de la hauteur annuelle de précipitations alors qu’au contraire l’évaporation potentielle augmenterait de 12 à 31%". "Le déficit hydrique et le besoin de recharge en eau potable des bassins ont donc été sous-estimés", note l'hydrologue.

Une réglementation jugée inadaptée

Interrogé sur ces questions, le maire de Canéjan, Bernard Garrigou assure qu'il a suivi la loi à la lettre et maintient n'avoir aucune raison de refuser le permis de construire. Début août, le député (MoDem) de Gironde, Frédéric Zgainski, s'était dit "fermement opposé" à l'implantation du surf park. "Le projet aurait dû faire l’objet d’une alerte auprès du ministère de la Transition écologique, une étude d’impact aurait pu et dû être décidée", avait-il ajouté. Il faudrait surtout "revoir la réglementation" sur ce type de projet qui tombe dans un vide juridique, selon le maire de Canéjan.

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