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Stockage de déchets nucléaires à Bure : des experts alertent sur un risque d'incendie

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) pointe des risques d'incendie liés aux résidus de combustible nucléaire dans le projet d'enfouissement des déchets à Bure (Meuse). Un paramètre qui pourrait faire décaler son ouverture. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le site d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse), le 23 août 2005. Des experts ont soulevé des risques en termes de sécurité incendie.  (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Cigéo, le projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse, est loin de faire l'unanimité. Et ses détracteurs vont pouvoir se saisir d'une étude de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui pointe des insuffisances en matière de sécurité. Le Monde, qui s'est procuré son rapport, en publie les grandes lignes, mardi 11 juillet. 

Si, dans l'ensemble, l’établissement public, chargé de la recherche et de l’expertise sur les risques nucléaires et radiologiques, juge que le projet "a atteint, dans l’ensemble, une maturité technique suffisante", il s'inquiète tout de même de failles concernant la sûreté sur "quatre points majeurs"

Des déchets inflammables

La plus problématique concerne les risques d'incendie "dans une alvéole de stockage de colis d’enrobés bitumineux". Il s'agit de boues qui restent après le traitement du combustible nucléaire et qui sont enrobées de bitume. Ces déchets représenteront environ 18% de l'ensemble des déchets stockés par Cigéo. 

Or, "ces produits gardent une réactivité chimique qui peut se traduire par un dégagement de chaleur", explique au Monde François Besnus, directeur de l’environnement à l’IRSN. "Le problème, c'est qu'en cas d'incendie, ils montent en chaleur et risquent de propager une onde de chaleur et finalement de propager l'incendie", poursuit-il à l'AFP. 

L'ouverture du site pourrait être reportée 

L'IRSN demande donc à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui gère ce projet avant son dépôt d'autorisation, "d'étudier la possibilité d'un prétraitement" pour neutraliser l'inflammabilité de ces déchets avant leur enfouissement, ou "à défaut de revoir significativement" la conception de leur stockage. Cela pourrait décaler l'ouverture du site, dont l'autorisation de création est attendue à la fin de 2018 et le démarrage de la phase pilote vers 2025. 

D'autres points d'interrogation subsistent, comme le souligne Le Monde. "Un scénario d’effondrement se produisant pendant la construction ou l’exploitation doit être pris en compte", explique ainsi l'IRSN. L'Institut s'inquiète aussi à propos de la sécurité du site : "Il n’est pas acquis que la conception retenue par l’Andra permette d’exercer, pendant la phase d’exploitation, une surveillance adaptée."

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