Déforestation : trois chefs indiens à Paris pour médiatiser leur lutte
Ils représentent des communautés de la zone frontalière entre le Brésil et le Pérou. Leurs communautés représentent plus de 90 000 personnes qui vivent sur des territoires distants de plusieurs milliers de kilomètres. Eux qui se voient très peu dans leur forêt sont venus à Paris à l’appel d’associations comme Cœur de forêt et Ariki pour une série de conférences et de rencontres de la quinzaine amazonienne. "Le plus gros problème ce sont les bucherons qui rentrent sur notre territoire pour couper du bois et qui construisent des routes pour ça" , explique Benki Piyako, chef des Ashaninka qui vivent au Brésil.
Des menaces multiples
Orpaillage, prospections pétrolières mais aussi les grands barrages, aujourd’hui les menaces sont multiples et touchent toutes ses communautés indigènes. Au Brésil plusieurs d’entre eux mènent le combat contre la démarquation. Le gouvernement essaye de revoir les territoires qu’ils occupent dans la forêt pour donner des concessions pétrolières, minières ou forestières aux grandes compagnies. Même chose pour les grands barrages pour produire de l’électricité pour les grandes villes brésiliennes et péruviennes. Des barrages où il faut noyer les territoires des peuples indigènes et où les tensions n’ont cessés de monter avec leurs gouvernements respectifs. Certes produire de l’électricité avec l’eau d’un barrage c’est mieux qu’avec du charbon pour la pollution...et encore certaines études montrent que les grands barrages peuvent dégager des gaz à effet de serre avec les émanations de leur sédiment. "On sait bien qu’à Lima au Pérou, les négociations internationales sur le climat peuvent choisir des solutions très dangereuses pour nous qui vivons dans la forêt" explique Walter Lopez, chef des Shipibo du Pérou.
Défendre l'environnement au Pérou, pas si simple
Dénoncer les problèmes de coupes illégales de bois ou la corruption des fonctionnaires locaux est devenu très dangereux. Plusieurs défenseurs de l’Amazonie ont été assassinés en septembre dernier. Edwin Chota Valera et trois autres militants ont été tués au nord du Pérou devant des membres de leurs communautés. Pourtant, Puwé Luis de la communauté des Puyanawa estime qu’il agit pour le bien de tout le monde. "Nous sommes les gardiens de la forêt. Nous en avons tous besoin tous les jours" , explique-t-il. C’est un peu le paradoxe de ces négociations au Pérou, où le gouvernement parie sur des projets miniers ou de grands barrages pour se développer mais dans le même temps accueille des négociations internationales pour sauver le climat. Il n’est pas facile d’être un défenseur de l’environnement au Pérou. Selon l’ONG Global Witness, au moins 57 militants écologistes ont été tués au Pérou depuis 2002.
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