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Douze Français sont morts dans le séisme qui a ravagé mardi Haïti , selon un bilan provisoire samedi

"Le nombre de morts français recensés jusqu'à présent est de douze", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, interrogé sur le dernier bilan en possession du ministère.Il s'est refusé à toute précision sur les identités des Français retrouvés ou le lieu de leur découverte.
Article rédigé par France2.fr
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Un soldat vérifie le passeport d'un Français avant son rapatriement d'Haïti (AFP/NICHOLAS KAMM a)

"Le nombre de morts français recensés jusqu'à présent est de douze", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, interrogé sur le dernier bilan en possession du ministère.

Il s'est refusé à toute précision sur les identités des Français retrouvés ou le lieu de leur découverte.

Les Français d'Haïti s'adaptent comme ils peuvent après le séisme. Lire ci-dessous le reportage de Deborah PASMANTIER (AFP), sur ceux qui "cherchent leurs morts".

Haiti : des Français qui cherchent leurs morts

Il y a ceux qui se battent pour chercher leurs morts, ceux qui restent pour aider les vivants et ceux qui partent écartelés entre le bonheur de quitter l'enfer et le sentiment de culpabilité.

"Il y a des voix de survivants là-bas. Il faut y aller". Carole Vernet, enseignante de 59 ans, erre sur la pelouse de la résidence de l'ambassadeur de France pour tenter de convaincre qui que ce soit d'envoyer des secouristes à la Faculté linguistique appliquée.

Son mari, Pierre, était au deuxième étage du bâtiment lorsque la terre a tremblé mardi. Il n'a pas donné signe de vie depuis. Alors elle fait la navette entre les décombres et la résidence.

Au début, avec leurs mains, les étudiants ont sorti 15 à 20 personnes, raconte-t-elle. "Mais ils ne peuvent pas faire grand chose sans matériel. Hier, ils ont arrêté un bulldozer dans la rue, il a donné quelques coups". Elle répète sans cesse qu'il y a des voix. Pourtant, elle sent que son mari est mort - comme douze Français selon le dernier bilan. Ce qu'elle veut, c'est le retrouver. Pas question de quitter Haïti sans un dernier adieu. "J'ai un objectif peut-être un peu bête, c'est enterrer mon mari". Puis elle part, en murmurant comme pour elle: "Maintenant, il faut que je trouve un bulldozer".

Des centaines de Français se sont regroupés à la résidence après le séisme de mardi. Autour du bâtiment colonial blanc, comme en suspension depuis qu'il s'est écroulé, la pelouse s'est transformée en camp de fortune, un peu à l'abri de la rumeur de la ville. Ici, ils ont pu profiter des rations de survie de l'ambassade initialement prévues en cas de cyclone. Et de l'eau de la piscine pour se laver.

Parmi eux certains ont décidé de rester. Mais pour aider les vivants. Comme Hervé Duchaufour, coopérant technique. Ce géologue de 55 ans allait au célèbre hôtel Montana, aplati sur une centaine de personnes, quand il a cru qu'on venait d'emboutir sa voiture.

"J'étais chahuté de gauche à droite, une ondulation sans aucune assise, très violente, j'ai vu les arbres tomber, les murs s'effondrer. La rue s'est figée, la route s'est stoppée", se souvient-il. Le choc passé, M. Duchaufour a proposé ses services à l'ambassade. Reconnaissance des lieux les premiers jours, comme l'Institut français de gestion des Caraïbes où une grande dalle de béton s'est effondrée sur une salle de cours.

Beaucoup de Français ont fait eux le choix de partir - quelque 700 au total, soit la moitié de la communauté française en Haïti . Certains coopérants par peur d'émeutes, des parents et des enfants pour se remettre, des Franco-Haïtiens pour retrouver leur famille.

L'ambassade les encourage d'ailleurs. "Il y a des risques sanitaires, on a entendu parler de pillages et ici il n'y a pas assez de monde pour assurer la sécurité", explique Bernard Smolikowski, attaché coopérant.

Des dizaines de personnes viennent ainsi d'attendre 24 heures sur le tarmac de l'aéroport un avion pour les rapatrier en Guadeloupe, empêché d'atterrir vendredi et qui a finalement pu procéder à l'évacuation samedi soir. Régine Pompée, postière franco-haïtienne de 50 ans, est contente de retrouver ses quatre enfants dans la banlieue dsins sont morts. "Ici, c'est la famille, la racine, il faut toujours rester avec eux. Mais je n'ai pas le choix, mes enfants sont là-bas. Et je ne peux pas faire grand chose".

Par Deborah PASMANTIER (AFP)

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