Environnement : nettoyer les plages sans polluer ?
Accueillir les vacanciers sur des plages propres est une priorité pour les communes du littoral face à la pression touristique. En règle générale, ce nettoyage mécanique est réalisé très tôt le matin. Quelles sont les conséquences sur la biodiversité des plages ?
La plage de Carnac (Morbihan) est réputée pour son sable fin et épuré. Une invitation au farniente pour tous les vacanciers. Ce sable immaculé n’a pourtant rien de naturel. Au petit matin, il a été passé au crible sur près de 4 km. Algues et coquillages sont ramassés, tamisés à l’aide d’une machine. Seul le bord de l’eau est épargné. Une précaution pour préserver cette accumulation de débris naturels abandonnés par la marée, appelée laisse de mer. Une ressource essentielle pour les oiseaux, comme pour la flore. Alors, pour la conserver, le maire de Carnac a décidé de limiter le nettoyage à une fois par semaine, mais elle est encore perçue selon lui comme un déchet par les visiteurs. Pour répondre aux standards des touristes, le nettoyage mécanique reste la norme sur la plupart des plages françaises.
La laisse de mer, un rempart contre l’érosion
Rares sont celles qui demeurent sauvages, comme celle de Sarzeau (Morbihan). Ici, les oiseaux y ont repris leurs aises. La main de l’homme a presque disparu. Thomas Cosson, chargé de mission Natura 2000 au parc naturel régional du golfe du Morbihan, observe les effets de la décomposition de laisse de mer. En agissant comme un compost, elle permet de régénérer la végétation des dunes, tel un rempart contre l’érosion. Sur les 18 km de plage que compte Sarzeau, 75% ne sont plus nettoyées qu’à la main. À l’avenir, le maire souhaite encore réduire l’utilisation des machines, non seulement par souci écologique, mais aussi pour réduire la facture, qui s’élève à 100 000 euros chaque année. Un argument économique qui pourrait pousser de plus en plus de communes à abandonner le nettoyage mécanique des plages.
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