Environnement : une action des Soulèvements de la Terre dans la station de La Grave pour dénoncer "le business" et "l'artificialisation de la montagne"
Sur le glacier de la Girose, à 3 400 mètres d'altitude, les militants des Soulèvements de la Terre ont installé le 8 octobre un campement pour s'opposer au projet d'installation d'un téléphérique. Le groupe a déjà mener des actions en Montagne, comme l'occupation d'un bois dans la station de La Clusaz en 2022, mais à de si hautes altitudes, c'est une première, explique Rosa, membre des Soulèvements de la Terre : "À 3 004 mètres d'altitude, on peut dire que c'est une première expérience pour nous et c'est tout un système d'artificialisation de la montagne et de tourisme de masse que l'on veut dénoncer. C'est un peu aussi une phase de test pour pouvoir revenir au printemps si jamais le projet n'était pas abandonné d'ici là."
La station de ski de La Grave est un site hors norme puisqu'il n'y a qu'une remontée mécanique. Les pistes ne sont pas damées et les skieurs descendent la montagne au milieu des sapins ou des rochers. Il y a six ans, l'exploitation de la station rustique est passée entre les mains de la société d'aménagement touristique d'activité (SATA), qui gère déjà Les Deux Alpes et l'Alpe d'Huez.
Le projet du nouvel exploitant menace cette harmonie, explique Thierry Fabre membre du collectif La Grave autrement, qui vise à protéger le territoire de la station : "La SATA, ce sont des gens qui sont dans une économie liée uniquement ski et qui sont là pour faire un gros business. La Grave va complètement perdre son identité, son caractère particulier dans les Alpes, pour ressembler finalement à une station comme toutes les autres."
Moderniser sans perdre l'identité
La SATA veut construire un téléphérique qui doit permettre aux skieurs de passer de 3 002 à 3 500 mètres au sommet du glacier.
Pour le maire de La Grave, Jean-Pierre Pic, c'est un moyen de se moderniser et de se diversifier sans trahir l'identité du site : "Nous sommes un petit village de 300 habitants donc il faut qu'on vive. Nous avons besoin de faire des rénovations dans le village, mais nous n'allons pas faire des buildings ou des chalets de milliardaires. Ce qu'on veut, c'est rester les pieds sur terre et qu'on puisse vivre correctement dans La Grave."
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