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Fuite de gaz à Rouen : trois séries d'erreurs, humaines et techniques

La fuite de gaz de l'usine Lubrizol de Rouen, survenue fin janvier, avait été ressentie de Rouen jusqu'en région parisienne et en Angleterre. Dans un premier temps expliquées par une surchauffe de la cuve, les émanations de gaz étaient en fait dues à un enchaînement d'erreurs humaines et techniques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Guillaume Ruoppollo Maxppp)

Jusqu'à présent expliquée par "une élévation anormale
de la cuve
" , la fuite de gaz  de l'usine
Lubrizol est désormais expliquée par trois séries de causes, révélées par la
synthèse nationale du ministère de l'Ecologie, mise en ligne jeudi. Elle précise que ces causes sont d'origine humaine et technique.

L'explication de l'accident par trois séries de
causes, déjà formulée en mai dernier dans le rapport final de Patrick Berg,
directeur de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du
Logement de Haute-Normandie, est publiée ce jeudi dans la synthèse nationale du ministère de l'Ecologie, mise en ligne jeudi.

Une erreur humaine à l'origine de la fuite

Selon cette synthèse, "le point de départ" de l'émanation de  mercaptan, gaz malodorant, est en
réalité une erreur humaine. Le vendredi 18 janvier, un opérateur a démarré "par
erreur l'agitateur du bac d'ajustage au lieu de la pompe derecirculation sur le tableau de commande" et n'a pas
éteint l'agitateur. Selon Patrick Berg,  il s'agirait
" plutôt une erreur de processus, (...) liée au tableau de commande" et "une erreur collective résidant dans la non-détection",
durant le week-end des 19 et 20 janvier, aurait engendré la hausse de température
du bac. Le lundi matin, "le retard
pris pour préparer la première solution neutralisante à la suite des
difficultés rencontrées"
n'aurait pas mis fin aux premières erreurs.

La seconde série de causes est en fait dûe aux caractéristiques
du bac : le détecteur de température qui aurait dû y être fixé était installé
"sur la pompe de recirculation", or le bac était calorifugé, soit
parfaitement isolé.

Enfin, la troisième cause identifiée concerne le système de
rabattage des gaz en sortie, "extrêmement efficace sur l'hydrogène sulfuré
mais laissant passer le mercaptan"
.

Patrick Berg affirme que "ces trois séries
de causes correspondent à trois séries de mesures 
correctives prises par Lubrizol ". L'usine Lubrizol serait donc directement responsable de la
fuite de gaz du 21 janvier dernier.
Les opérations de traitement de la cuve, à la suite de la fuite, se sont achevées le 6 février. L'usine a rouvert le 18 juin.

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