Guadeloupe : le scandale des coupures d'eau
En Guadeloupe, la vétusté du réseau provoque des coupures d'eau très fréquentes chez une partie de la population.
Au cœur des Antilles, la Guadeloupe est la perle des Caraïbes, "l'île aux belles eaux". Joli surnom et, depuis quelques années joli paradoxe. Car ici, à Capesterre, de l'eau, il n'y en a pas. Chez Camille Édouard, l'eau est coupée plusieurs fois par semaine, il s'adapte et stocke des bobonnes. L'eau revient, il remplit un baril installé à l'extérieur de sa maison. La vie de milliers d'habitants est bouleversée par cette eau, qui n'arrive que par intermittence. Ce n'est pas là une question de ressources, l'île produit trois fois plus d'eau que nécessaire. Le problème concerne les infrastructures et la vétusté du réseau. Chaque jour, d'importantes fuites sont constatées. Sous le bitume, l'eau coule à flots, les tuyaux vieux de cinquante ans n'ont jamais été rénovés.
60% à 80 % de l'eau n'atteignent pas les robinets
Les conséquences sont impressionnantes : entre 60% et 80% de l'eau produite sur l'île n'atteint jamais les robinets, car elle se perd dans les canalisations. Les habitants sont aujourd'hui à bout et en colère. Ils reçoivent des factures qui ne correspondent pas du tout à leur consommation réelle.
Qui sont les responsables ? Selon un rapport interministériel, le réseau vétuste est pointé du doigt, ainsi que la grande diversité des propriétaires du réseau, six au total. Aujourd'hui, 37% des Guadeloupéens ne paient plus leurs factures d'eau alors que 15% sont effectivement concernés. Les premiers travaux commencent, 17 km de canalisations sont à refaire. Le plus gros des travaux ne sera pas fait avant 2020. Il faut désormais rétablir la confiance entre les Guadeloupéens et les opérateurs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.