Île-de-France : la renaissance de la Bièvre dans les zones urbaines
Certaines communes franciliennes souhaitent faire revivre la Bièvre, qui a disparu en ville. Rouvrir la rivière permet de faire baisser la température et relancer des écosystèmes.
La Bièvre, une petite rivière en Île-de-France qui prend sa source dans les Yvelines, serpente sur 50 kilomètres. Elle a toutefois disparu en ville. À Arcueil (Val-de-Marne), elle renaîtra bientôt à l'air libre : 600 mètres sont actuellement réaménagés. La ville a décidé de s'adapter au changement climatique. "On est sur des îlots de fraicheur, explique Benoit Kayser, chef de projet Renaissance de la Bièvre, dans le département du Val-de-Marne. (…) Que l'eau revienne en ville, par une rivière ou par la conservation des eaux de pluie, ça peut faire baisser la température de quelques degrés."
Un peu plus loin, un autre chantier est quant à lui terminé depuis cinq ans. Depuis, la Bièvre fait de nouveau partie du paysage. "C'est plus agréable à regarder que béton, béton, béton", commente un passant. Dans la commune voisine cependant, elle est toujours invisible. Au début du XXème siècle, la rivière faisait vivre la ville, grâce aux blanchisseries et aux tanneries. "Les tanneries faisaient le nettoyage des pots, (…) elles rejetaient des eaux sales [et] la Bièvre servait d'égout", commente Raymonde, une habitante. C'est cette pollution qui a mené à sa couverture en 1951.
Relancer des écosystèmes
Si certains se réjouissent de la voir revivre à l'air libre, d'autres riverains craignent des inondations. Sous un stade, une installation a permis de rouvrir la Bièvre en toute sécurité. "On est sur un bassin de stockage qui fait 25 000 mètres cubes", indique Natalija Stancic, cheffe de service à la direction de l'environnement du Val-de-Marne, soit un bassin de "30 mètres de profondeur, 40 mètres de diamètre" ou dix piscines olympiques. Quand les pluies gonflent la rivière et les eaux usées, le trop-plein se déverse dans ce bassin. Dans une autre commune à 15 kilomètres de Paris, la Bièvre est libérée du béton depuis presque deux ans. Hervé Cardinal, qui a piloté le réaménagement, se réjouit du retour de la biodiversité. Pour le moment, seules trois kilomètres de la Bièvre urbaine ont retrouvé un cours naturel, mais d'autres projets sont à l'étude.
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