L'Ademe invite les Français à "changer pour une consommation plus sobre et plus responsable"
Vingt-et-une familles ont été accompagnées pendant sept mois par un coach pour faire le tri dans leurs affaires, avec pour objectif de les sensibiliser à une consommation plus responsable.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) invite les Français à "changer pour une consommation plus sobre et plus responsable". Elle présente mardi 1er février les résultats d'une opération de sensibilisation pour désencombrer son logement, vers une consommation plus sobre.
Pendant sept mois, 21 familles ont été accompagnées par un coach pour faire le tri dans leurs affaires afin de prendre conscience de leur surconsommation. Le but de l'opération, baptisée "Osez changer : mieux consommer et vivre plus léger", est d'ouvrir les yeux sur ce que chaque famille accumule au fil des ans pour promouvoir une consommation plus responsable.
Une forte accumulation pour les jouets, les appareils électriques et les vêtements
Les familles ayant participé à l'opération se sont aperçues qu'elles avaient beaucoup de choses en double. Selon l'Ademe, l'accumulation est particulièrement forte pour les jouets, les appareils électriques et les vêtements. Selon le bilan de l'opération, les Français pensent ainsi posséder 34 appareils électriques par foyer, alors qu'ils en ont en réalité 99, dont six jamais utilisés. Les foyers détiennent entre 4 et 28 écrans (ordinateurs, tablettes, téléphones portables…). En moyenne, les adultes des familles ayant participé à l'opération ont découvert qu'elles avaient deux fois plus de chaussures que ce qu'elles imaginaient, et trois fois plus que ce dont elles estiment avoir besoin.
L'opération "Osez changer : mieux consommer et vivre plus léger" avait pour ambition de "répondre à un des enjeux de la transition qui est de limiter les flux, faire attention aux ressources et aux émissions de gaz à effet de serre", explique à franceinfo Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l'Ademe. L'équipement des familles est "très symbolique de nos modes de vie" qui est marqué par la "surconsommation" et un besoin de "renouvellement, d'accumulation" qui est "très impactant" pour notre environnement.
Au terme de l'expérience, les familles participantes se sont séparées de 31% de leurs objets toutes catégories confondues et de 35 % de leurs textiles. En moyenne par foyer, plus de 280 objets dont 176 vêtements ont été sortis de la maison. On comptait entre trois à douze smartphones au début de l'opération. Après, il n'en restait qu'entre un à neuf. Environ 30 % des équipements électriques et électroniques non-utilisés ont été sortis des foyers.
Donner une seconde vie aux objets
Pour contrer cette surconsommation, l'Ademe préconise des pratiques alternatives. Elle invite notamment à "donner une seconde vie" aux objets, soit par la vente, "vrai levier pour désencombrer", le don, "pratique à fort impact social", ou la "réparation, dernier recours avant de se séparer d'un produit". Elle invite également les Français à "prendre du recul sur les raisons de l'encombrement" en parvenant à distinguer les "achats de nécessité" des "achats de plaisir" ou de ceux répondant à "un effet de mode" lié à la publicité.
L'Ademe affirme qu'il y a eu un "électrochoc" des foyers face à l'accumulation d'objets. Après l'opération jugée "bénéfique", la plupart des foyers ont continué le tri et le désencombrement sur d'autres objets. Ils affirment avoir changé leurs habitudes au cours de l'expérience en matière de consommation responsable et se disent prêts à continuer leurs engagements après l'opération. Se rendre compte de cela, c'est "se réapproprier sa consommation et une partie de ses impacts environnementaux", souligne Pierre Galio.
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