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Les côtes bretonnes moins touchées par les algues vertes cet été

Les échouages d’algues vertes ont été jusqu’à présent moitié moins importants en Bretagne cet été, comparé aux années précédentes. La Normandie, le Pays de Loire et la Charente sont en revanche touchés par leur prolifération, selon le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA).
Article rédigé par Laura Lequertier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (A Saint-Michel-en-Grève, les algues vertes ont laissé place au sable cet été; une première depuis 30 ans © Maxppp)

C’est la première fois en treize ans que les algues vertes sont arrivées aussi tardivement en Bretagne, constate Sylvain Ballu , chercheur au Centre d'étude et de valorisation des algues (CEVA). “Pratiquement rien au printemps et, dans certains secteurs habituellement précoces, des échouages notables seulement depuis août ", note-t-il.

"L’importance des échouages est de 50 à 60% inférieur aux années précédentes” explique-t-il, précisant qu’il s’agit de la cinquième année consécutive où sont enregistrés des niveaux historiquement bas.

Une bonne nouvelle pour les côtes bretonnes, où les algues vertes, aussi appelées "ulves", proliféraient parfois sur des centaines d’hectares. Leur pourrissement, dangereux pour la santé en raison des émanations d'hydrogène sulfuré qui s'en dégagent dans ce cas, avait d’ailleurs causé la mort d’un cheval sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, près de Lannion en 2009.

Désormais, cet été, les algues vertes ont laissé place au sable sur cette plage des Côtes-d'Armor; une première depuis 30 ans, souligne Le Télégramme.

Une météo nuisible aux algues vertes

A court terme, ce phénomène s’explique par des conditions météorologiques peu favorables à la prolifération des algues. "Sur les baies bretonnes, la houle hivernale [a] favorisé la dispersion des stocks d'algues de l'année précédente, qui sont davantage “digérées” et l'hiver passé a été très agité (...)" , explique le chercheur. Les températures basses de l’hiver et du printemps ont également ralenti la croissance des algues.

La pluviométrie et le débit printanier et estival des cours d'eau jouent également un rôle important. Ils apportent en effet des nitrates, présents notamment dans des produits agricoles, et indispensables à leur prolifération.

Davantage d’algues dans d'autres régions

La Normandie, mais aussi "certains secteurs des Pays de Loire, dont Noirmoutier, ainsi que sur le littoral de Charente, en particulier Oléron et Ré " voient eux leurs quantités d'algues vertes augmenter, explique Sylvain Ballu. Au point que le CEVA a placé la Normandie sous surveillance renforcée, il y a quelques semaines.

Dès la mi-mai, on avait des quantités plus importantes [dans ces régions]" , explique le scientifique, qui précise qu’il ne s’agit pas d’un déplacement “des ulves qui viendraient de Bretagne et qui auraient essaimé vers la Normandie ou le littoral atlantique ”. Sur les côtes normandes et au sud de la Loire, cette profusion s’explique par des conditions hiver/printemps 2014 particulièrement favorables aux algues, avec une température clémente de l’eau et un printemps lumineux.

Si la lutte contre les ulves commence à porter ses fruits en Bretagne, les marées vertes restent toujours possibles à l’avenir, selon les épisodes climatiques. “Mais la tendance de fond est là ”, assure Sylvain Ballu. 

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