Les négociations qui se tiennent depuis une semaine à Tianjin semblent loin d'avoir réparé l'échec de Copenhague
Le tableau n'était toutefois pas complètement noir à Tianjin avant la réunion mexicaine de Cancun du 29 novembre au 10 décembre.
Les discussions de "cette semaine nous ont rapprochés d'un ensemble structuré de décisions qui peuvent faire l'objet d'un accord à Cancun", a déclaré la responsable en chef du climat à l'ONU, Christiana Figueres.
Il s'agit de dossiers, dont le principe avait été acté dans l'accord de Copenhague fin 2009 et qui pourraient devenir opérationnels, comme le Fonds vert, un mécanisme pour le transfert de technologies ou pour aider les pays les plus vulnérables à "s'adapter" aux impacts du changement climatique, ainsi que la lutte contre la déforestation.
Autant d'avancées mises en avant par l'ONU qui veut absolument éviter de repartir les mains vides de Cancun, au risque de voir tout le processus onusien de négociation décrédibilisé, notamment après l'échec de Copenhague.
Pour de nombreuses délégations présentes -plus de 170 pays-, et selon les mots de Mme Figueres, Cancun doit également "poser les fondations" de ce que serait un accord global permettant de lutter efficacement contre le changement climatique.
Pour l'heure, les objectifs en matière d'émissions de gaz à effet de serre (GES) posés par les pays industrialisés et 37 pays en voie de développement sont loin de permettre de rester sous les 2 degrés, limite de la hausse préconisée à Copenhague à la hâte par une poignée d'Etats.
Et tout progrès sur le long terme butait encore cette semaine sur des positions divergentes des deux principaux acteurs des négociations, Chine et USA, responsables de 50% des émissions des GES globales.
"Un cochon qui se regarde dans le miroir"
"Nous sommes en particulier déçus du fait que nous n'ayons accompli que très peu de progrès sur la question centrale" du contrôle des actions entreprises par chacun des pays au sujet de leurs émissions de GES, a déclaré le négociateur américain Jonathan Pershing. Une question essentielle pour Washington et très sensible pour Pékin, particulièrement rétif à tout contrôle extérieur.
"Il n'y a pas de solution au problème" du climat "à moins que nous ne trouvions une solution ensemble", a-t-il ajouté. Mais "il semble que jusqu'à présent, les intérêts des deux pays ne coïncident pas".
Plus tard, le principal négociateur chinois Su Wei répondait qu'il "n'est pas juste de critiquer les autres quand on ne fait rien", affirmant que la Chine exerçait un "contrôle national" sur ses engagements. Et il a comparé les Etats-Unis à un "cochon qui se regarde dans le miroir".
Pékin s'est fixé un objectif de réduction des émissions de carbone par unité de PIB de 40% à 45% entre 2005 et 2020, tandis que le président Barack Obama s'est engagé à réduire les émissions de GES des Etats-Unis de 17% d'ici à 2020, par rapport à leurs niveaux de 2005. Le Congrès américain n'a cependant pas réussi à voter une loi pour lutter contre le réchauffement climatique.
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