#maplanète : pour un service public des énergies
Deux échafaudages encadrent le petit pavillon amiénois de Karine et sa famille. A l'intérieur, des ouvriers s'activent pour changer ses fenêtres et ses menuiseries. Pendant un mois cette maison devient un vaste chantier pour faire baisser la facture de chauffage de cette famille de quatre personnes. "Dans le salon il y a énormément de déperdition de chaleur et nous avons tout le temps froid" , explique Karine.
Jusque là, 30% de son chauffage s'envolait par son toit mal isolé. L'air chaud s'échappait aussi par les angles d'une façade. Même si Karine, propriétaire depuis 8 ans de ce pavillon, avait identifié le problème, elle ne savait pas trop comment le résoudre. Elle est donc devenue abonnée du nouveau service public de l'efficacité énergétique. Elle a eu droit à des conseils pour faire des demandes d'aides (agence nationale de l'habitat, crédit d'impôt) mais aussi pour trouver les bons artisans, ceux qui ont reçu la formation "Grenelle de l'environnement".
Autre avantage énorme pour le particulier, Karine, qui travaille dans l’Education nationale, n’avait pas les moyens d’avancer ou d’emprunter les 30.000 euros nécessaires pour payer les travaux d’isolation. C’est le service public qui va le faire pour elle. En échange, elle payera une redevance d’environ 70 euros par mois. "Elle va faire des économies d’énergie dès l’année prochaine et devrait gagner du pouvoir d’achat " , estime Alice Morcrette, responsable technique du service public.
L’accompagnement se poursuit encore pendant cinq ans, après la fin des travaux. Il s'agit de vérifier que que les fenêtres de la maison ne sont pas ouvertes trop longtemps, que les portes isolantes sont bien fermées, que les thermostats ne sont pas montés à 24 toute la journée, sinon adieu les économies d'énergie et la division par deux de la facture.
Une loi pour appuyer un service public efficace
La Picardie est la plus avancée en la matière avec déjà une centaine d’abonnés et quelques chantiers lancés. Les régions Rhône-Alpes, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Alsace aussi sont dans les starting-blocks mais attendent que la loi soit adoptée. Dans l’intervalle, elles proposent une sorte de tiers financement, en marge des banques qui n’aiment pas trop ça. "Nous ne sommes pas des banquiers, nous faisons du social en finançant des choses que les particuliers n’auraient pas les moyens de faire sans nous" , explique le président de la région Picardie, Claude Gewerk qui est aussi président de la régie de service public.
En 2015, année de la conférence climat à Paris, ce serait un comble de ne pas adopter ce principe : il assure l’emploi local d’artisans et est bénéfique pour le climat puisqu’il fait baisser la facture des particuliers, donc nos importations de gaz et de pétrole. Le bâtiment représente quand même 25% de nos émissions de gaz à effet de serre.#
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