Sainte-Soline : "Les conclusions de l'IGGN risquent de contribuer au discrédit qui pèse sur les corps d'inspection", estime la Ligue des droits de l'homme
"Les conclusions, peut-être un peu rapides, de l'IGGN risquent de contribuer au discrédit qui pèse souvent sur les corps d'inspection, que ce soit l'IGGN ou l'IGPN", craint mercredi 12 avril sur franceinfo Me. Patrick Baudouin président de la Ligue des droits de l'Homme. L'inspection générale de la gendarmerie nationale estime dans un rapport que deux tirs de LBD par des gendarmes depuis des quads lors de la manifestation anti-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) ont été effectués "en état de légitime défense". Le président de la LDH dénonce sur franceinfo ces conclusions.
Patrick Baudouin reconnaît que les gendarmes "se sont trouvés dans une situation extrêmement difficile" lors de la mobilisation à Sainte-Soline. Il juge "inacceptables" les "attaques menées par les black blocs". Mais le président de la LDH rappelle que "l'État est responsable du maintien de l'ordre" et qu'il doit donc "l'assurer dans des conditions respectueuses des droits et des libertés". "L'usage de la force doit être proportionné, il ne doit pas être excessif", lance-t-il. Or, Patrick Baudouin considère que cela n'a pas été le cas à Sainte-Soline.
"Les quads étaient une erreur, et équiper les gendarmes sur les quads de LBD était une deuxième erreur"
Me. Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'Hommeà franceinfo
Il qualifie de "contestable l'usage du quad lui-même" par les gendarmes. "Ça ne fait que créer la tension et aggraver les risques de violences", déplore-t-il. Pour le président de la Ligue des droits de l'Homme, "les gendarmes qui étaient sur les quads n'avaient pas le droit d'utiliser les LBD, or cela a été fait". Patrick Baudouin met donc en cause "le mécanisme même du maintien de l'ordre".
Patrick Baudouin espère que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pourra entendre "ces critiques faites sur le maintien de l'ordre à la française". Le président de la Ligue des droits de l'Homme insiste sur le fait que ces critiques "ne visent pas à envenimer les choses, mais à les apaiser".
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