Menaces sur les abeilles
Les apiculteurs espèrent que cela va stopper la disparition brutale de colonies entières d'abeilles qui les touchent depuis 15 ans depuis que de nouveaux pesticides ont été utilisés par les agriculteurs. Comme les abeilles butinent la journée, il était temps d'éviter qu'elles ne subissent encore les pulvérisations d'insecticides.
Les larves d'abeilles n'arrivent pas à survivre
"Cette mesure va dans le bon sens mais nous voyons aussi des problèmes avec certains fongicides et herbicides. Les larves d'abeille n'arrivent pas à survivre et les mâles sont aussi moins fertiles ", explique le président de l'UNAF, l'union nationale de l'apiculture française Olivier Belval.
Pour lui, les pesticides sont la cause principale de la disparition des abeilles même si d'autres facteurs entrent en ligne de compte. Des parasites comme le Varl'oa et des prédateurs comme le frelon asiatique déciment aussi des ruchers entiers principalement dans le sud ouest de la France.
Les services rendus par les abeilles
Les abeilles, elles, pollinisent 80% des cultures dans le monde et un tiers de ce que l'on mange. Elles assurent la fécondation des fleurs et ainsi notre production de courgettes, de poires, de pommes... Même si le vent joue un grand rôle dans la pollinisation des céréales, sans ces insectes notre alimentation serait beaucoup moins variée ou cela nous couterait beaucoup plus cher. Ce service rendu gratuitement par les abeilles est estimé à 153 milliards d'euros.
L'intensification agricole pose aussi un problème aux pollinisateurs selon une étude du Muséum, de l'Inra et de l'Université d'Orléans publiée hier. Les grandes parcelles de monoculture appauvrissent l'alimentation des insectes qui ont besoin de varier les pollens. Comme pour nous : si vous ne mangez que des haricots verts ou du bœuf au bout d'un moment vous tomberez malade et vous n'irez plus au boulot.
"La menace de la disparition des abeilles est derrière nous", un chercheur de l'Inra
"Je pense que la menace de la disparition des abeilles est derrière nous. Il y a eu une prise de conscience du problème par l'agriculture ", estime Bernard Vaissière, de l'Inra d'Avignon. Mais le chercheur reconnaît qu'il reste du travail. Même si des études montrent que le déclin de certains pollinisateurs se ralentit, il y a une homogénéisation des espèces. On parle de " l'abeille " mais il y a en France plus de mille espèces différentes d'abeilles surtout des sauvages. Il y aussi les mouches syrphe et des papillons qui pollinisent les cultures. Grâce au travail collectif de tous ces insectes, les fleurs peuvent donner des fruits mais ces abeilles sauvages comme leur nom l'indique, on ne sait pas les élever. "Chaque espèce d'abeille est un capital pour nos variétés de cultures de demain " estime Bernard Vaissière.
La production de miel ne décolle pas
Certes on peut élever les abeilles mais encore faut il que les apiculteurs y trouvent leur compte or ils sont de moins en moins nombreux... la production de miel ne décolle pas 15.000 tonnes en 2013 la moitié de ce que l'on produisait il y 20 ans. Les cultures ne sont bien pollinisées que grâce à un travail collectif de plusieurs insectes. Les abeilles sauvages comme leur nom l'indique on ne sait pas les élever.
Des hôtels à insectes
Le changement des pratiques agricoles avec des bandes enherbées, des haies pour faire des hôtels à insectes, une lutte moins chimique et plus biologique contre les ravageurs des cultures commencent donc à porter ses fruits.
Mais il y a des chercheurs de l'université de Harvard qui se préparent au pire et qui travaillent sur des robots abeilles pour notamment polliniser les cultures.
Le pire, c'est ce qu'ont imaginé les militants écologistes de Greenpeace dans cette vidéo et ces newBees, des abeilles robots :
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