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Naufrage du "Grande America" : ce que transportait le cargo quand il a sombré au large des côtes françaises

Le navire italien du groupe Grimaldi a coulé à 300 km à l'ouest de La Rochelle. 

Article rédigé par franceinfo
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Le "Grande America" en feu, le 11 mars 2019 dans le golfe de Gascogne, au large des côtes franaçaises. (- / MARINE NATIONALE)

La Gironde et la Charente-Maritime ont placé leurs services, jeudi 14 mars, en "phase de pré-alerte". Les deux départements anticipent la possible pollution des côtes par la nappe d'hydrocarbures s'échappant du Grande America qui a sombré au large de La Rochelle après qu'un incendie s'est déclaré à bord du navire italien dans la nuit de dimanche 10 à lundi 11 mars. Mais à cette pollution s'ajoute une autre menace : le navire a plongé dans l'océan son imposant chargement. Des tonnes de biens et de matériaux plus ou moins nocifs pour l'environnement.

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Afin d'évaluer l'ampleur de la catastrophe, l'association de défense de l'environnement Robin des bois aimerait obtenir de l'armateur Grimaldi la liste complète des marchandises et matières dangereuses embarquées à bord du navire, rapporte France 3 Bretagne"Une information précise est indispensable pour juger de la dangerosité des déchets qui vont progressivement s'échapper de l'épave", a plaidé son porte-parole Jacky Bonnemains. En attendant que l'océan ne rejette sur les plages (ou ne garde au fond de l'eau) ce chargement, franceinfo liste ce que transportait le navire.

Des tonnes de fioul 

Parti le 9 mars du port de Hambourg, en Allemagne, en direction de Casablanca, au Maroc, le Grande America transportait 2 200 tonnes de fioul lourd, lequel servait de carburant pour la navigation. Sur franceinfo, le ministre de l'Environnement, François de Rugy a précisé qu'il s'agissait "très probablement du fioul de propulsion qui alimentait les moteurs de ce navire".

C'est du fioul lourd donc c'est un produit qui ne s'évapore pas, qui a tendance à constituer ces nappes visqueuses à la surface de la mer, qui peut aussi se transformer en boulettes de pétrole donc qui peuvent arriver sur les côtes.

François de Rugy

sur franceinfo

"Il y a une nappe de pétrole qui s'étend actuellement sur plus de 10 km", a-t-il précisé sur BFMTV. "Des avions de reconnaissance ont décollé de Bretagne pour aller voir si cette nappe continue d'être nourrie par les cuves du navire, qui a coulé et qui est à 4 500 m de fond."

Des centaines de conteneurs 

Lors d'une conférence de presse, le préfet maritime de l'Atlantique, Jean-Louis Lozier, a déclaré que le Grande America transportait 365 conteneurs. "Une quarantaine de conteneurs sont tombés à la mer avant le naufrage, a-t-il relevé. La plupart d'entre eux ont été fortement endommagés par l'incendie et ont vraisemblablement coulé." 

Dans un communiqué envoyé jeudi, la compagnie Grimaldi Lines, qui expoitait le navire, a indiqué qu'ils contenaient en majorité des produits génériques, chargée à Anvers et à Hambourg avec pour destination Casablanca (Maroc), Dakar (Sénégal), Conakry (Guinée), les ports brésiliens de Suape, Vitoria, Rio de Janeiro, Santos et Paranagua, ainsi que Zarate (Argentine) et Montevideo (Uruguay). 

Selon le site spécialisé Mer et Marine, "Ardent, la société de sauvetage missionné par Grimaldi, a envoyé deux remorqueurs sur zone. Ceux-ci devraient sans doute tenter de repêcher les boîtes à la dérive." Un nettoyage qui perd de son efficacité dans le cas des conteneurs éventrés.

Des dizaines de tonnes de produits dangereux 

Après avoir reçu "un inventaire complet", le préfet maritime a révélé que 45 de ses conteneurs étaient remplis de matières dangereuses – une centaine de tonnes d'acide chlorhydrique et 70 tonnes environ d'acide sulfurique. "Pour ce qui est des produits chimiques, on pense que la plupart ont brûlé puisque le feu a duré très longtemps, a eu tendance à prendre de l'ampleur", a tenté de rassurer François de Rugy. Grimaldi Lines a par ailleurs précisé que 34 de ces conteneurs étaient entreposés sur le pont supérieur, tandis que le reste se trouvait à l'intérieur du navire.

Des milliers de véhicules

Le Grande America est un navire hybride entre un roulier et un porte-conteneurs. Il transportait donc, en plus des conteneurs, quelque 2 210 véhicules dans ses ponts-garages, selon le décompte transmis par Grimaldi Lines. "C'est une casse automobile au fond de la mer représentant des centaines de tonnes de matières toxiques dans une zone très riche en poissons, plancton et mammifères marins", s'est insurgé Jacky Bonnemains, porte-parole de l'association Robin des bois, auprès de l'AFP. Selon France Bleu Loire Océan, un astrophotographe nantais, Olivier Sauzereau, s'est ainsi vu contraint de reporter un voyage pédagogique en Amérique du Sud. Et pour cause : son 4x4 aménagé, à bord du navire, gît désormais à plus de 4 000 m de profondeur. 

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