Négociations pour un traité contre la pollution plastique : "Il faut parvenir à un texte contraignant", affirme Zero Waste France

Il reste deux jours aux 170 pays réunis à Busan, en Corée du Sud, pour tenter de forger le premier traité mondial sur la pollution plastique.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des activistes de Greenpeace brandissent des pancartes sous un drapeau où est écrit "Gouvernements, le monde regarde, réduisez la production de plastique", le 24 novembre 2024, à Busan en Corée du Sud. (ANTHONY WALLACE / AFP)

"Nous, ce qu'on constate, c'est que les acteurs qui sont de mauvaise foi et soutiennent la production de plastique, les pays producteurs de pétrole, continuent de bloquer un texte ambitieux", dénonce vendredi 29 novembre sur franceinfo Manon Richert, responsable communication de Zero Waste France. Il ne reste que 48 heures aux 170 pays réunis à Busan, en Corée du Sud, pour tenter de forger le premier traité mondial sur la pollution plastique, pour s'entendre, selon les règles fixées au début du processus onusien il y a deux ans.

Il faut un texte "juste qui couvre tout le cycle de vie des plastiques" car "c'était la promesse qui avait été faite par l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement il y a deux ans et aujourd'hui on voit que cet objectif est compromis. Il faut parvenir à un texte contraignant", insiste Manon Richert.

Pour l'instant, le texte ne contient aucune liste de produits jugés dangereux pour la santé humaine. "C'est un gros problème parce qu'aujourd'hui on dénombre à peu près 16 000 additifs chimiques dans les plastiques et un quart d'entre eux seraient dangereux pour la santé humaine. Il est vraiment urgent de légiférer au niveau mondial pour interdire ces additifs toxiques. Ce sont des problèmes pour les écosystèmes et pour la santé humaine", explique la responsable communication de Zero Waste France.

"Il faut couper le robinet à la source"

Il faut selon Manon Richert "acter une réduction de la production de plastique à la source. Aujourd'hui, on est à une production entre 400 et 500 millions de tonnes de plastique chaque année et c'est possible que ça triple d'ici 2060. Ce n'est pas vers ça qu'il faut qu'on s'achemine, il faut couper le robinet à la source", appuie-t-elle. De plus, "le recyclage n'est pas suffisant, seuls 9% sont recyclés, la plupart ne sont pas recyclables et vont se retrouver dans le corps humain ou dans l'environnement puisque le plastique se dégrade en microparticules."

Pour Zero Waste, "la pratique des industriels doit être encadrée par les États et on demande à ceux qui participent à ces négociations de prendre des mesures ambitieuses et contraignantes, il n'y a que comme ça qu'on parviendra à éliminer la pollution. Il faut un traité fort qui se base sur des mesures contraignantes et non un texte dilué par des mesures volontaires."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.