Cinq grandes villes, dont Paris, interdisent les pesticides sur leur territoire, Elisabeth Borne dénonce un "coup de com"
La loi interdit déjà l'utilisation de produits phytopharmaceutiques chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier pour les particuliers et jardiniers amateurs.
Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand ont annoncé, jeudi 12 septembre, l'interdiction de l'utilisation des pesticides sur leurs territoires. Objectif : faire pression sur le gouvernement, en pleine polémique sur les distances minimales entre habitations et zones d'épandage.
"Nous connaissons le statut juridique de tels arrêtés mais il s'agit pour nous d'engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens", écrivent les cinq municipalités dans un communiqué commun, apportant leur soutien aux maires ayant pris des arrêtés antipesticides contre lesquels les préfets ont déposé des recours.
@Paris , @ClermontFd , @VilledeGrenoble , @lillefrance et @nantesfr interdisent les #pesticides sur leur territoire @Anne_Hidalgo @MartineAubry @olivierbianchi1 @Johanna_Rolland @EricPiolle @Celia_Blauel @Aurelie_Solans pic.twitter.com/zXQ242ZQHz
— penelope komites (@PKOMITES) September 12, 2019
Des lois depuis 2017 et 2019
S'agissant de grandes villes et non de communes rurales abritant des cultures, cette action est en grande partie symbolique. La loi interdit en effet déjà l'utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse chimique par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier pour les particuliers et jardiniers amateurs, qui ne peuvent plus utiliser que des produits phytopharmaceutiques d'origine naturelle.
La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a dénoncé un "coup de com". "Merci à ces cinq communes d'avoir confirmé qu'elles respecteront la loi : depuis le 1er janvier 2017, l'utilisation des pesticides est déjà interdite dans les espaces publics, et depuis le 1er janvier 2019 chez les particuliers", a-t-elle ironisé sur Twitter.
Merci à ces 5 communes d’avoir confirmé qu’elles respecteront la loi : depuis le 1er janvier 2017 l’utilisation des pesticides est déjà interdite dans les espaces publics, et depuis le 1er janvier 2019 chez les particuliers... #coupdecom https://t.co/R7vGLRJj9K
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) September 12, 2019
Espaces verts des copropriétés et des entreprises
Toutefois, des pesticides peuvent toujours être utilisés dans les grandes villes, principalement pour les espaces verts privés des copropriétés et des entreprises. La SNCF, par exemple, est une grande utilisatrice de glyphosate pour désherber ses voies et leurs abords immédiats. "A Lille, il n'y a pas de champs, mais (...) il y a par exemple toutes les voies appartenant à la SNCF et qui bien souvent se trouvent à proximité des habitations !" a commenté Stéphane Baly, président du groupe des élus EELV à Lille. "Cette démarche conjointe avec un certain nombre de maires de grandes villes (...) a notamment pour but de faire plier le gouvernement", a-t-il ajouté.
L'exécutif veut proposer de fixer à 5 ou 10 mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides, un arbitrage dénoncé comme minimaliste par les écologistes et les associations environnementales. Un projet de décret est en consultation publique depuis lundi et jusqu'au 1er octobre.
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