En Suisse, l'exposition aux pesticides va être testée sur 300 enfants scolarisés au milieu des vignes

Une étude quasi inédite en Europe doit permettre de mesurer l'exposition des enfants aux pesticides à Chamoson, grande ville viticole de Suisse, particulièrement exposée aux conséquences des produits phytosanitaires.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des vignes à Chamoson, en Suisse, le 8 octobre 2021. (LAURENT GILLIERON / KEYSTONE via MAXPPP)

On a beaucoup parlé, il y a quelques semaines, du mécontentement des organisations de défense de l'environnement après le lancement du nouveau plan Ecophyto, censé réduire l'utilisation des produits phytosanitaires en France. En Suisse aussi, la question des pesticides refait surface. Le canton du Valais s'inquiète de l'exposition des enfants scolarisés au milieu des vignes. Une étude, quasi inédite en Europe, vient d'être lancée pour y voir plus clair.

Chamoson est une ville de 4 200 habitants à flanc de montagne au-dessus de la plaine du Rhône. Avec 4,2 millions ceps de vignes, la plus grande commune viticole du Valais est aussi la plus exposée aux conséquences des pesticides. D'où l'intérêt de venir tester les enfants ici, explique le professeur Samuel Fuhrimann, le directeur de l'étude. "Les enfants sont la population la plus à risque. Ils ont une masse corporelle plus faible que les adultes : ça signifie qu'une concentration, même plus faible de pesticides, peut être plus dangereuse pour eux."

Un sujet "très émotionnel"

Concrètement, les tests se déroulent pendant quatre périodes distinctes, avant et pendant la période d'épandage. Les chercheurs vont analyser les urines et volume respiratoire de 300 enfants environ. Tous portent en plus des bracelets en silicone sur eux, sorte d'éponges à pesticides. "Il était temps de faire cette étude", estime le ministre de la santé du Valais Matthias Reynard, et sans a priori.

"C'est un sujet très émotionnel en Suisse comme en France, observe-t-il. Les agriculteurs et les vignerons ont l'impression d'être injustement pointés du doigt. Les familles et les riverains se font du souci pour leur santé et celle de leurs enfants, et ont l'impression de ne pas être entendus." Beaucoup d'enfants testés sont d'ailleurs des filles et fils de vignerons. Les résultats ne sont pas attendus avant l'année prochaine.

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