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Glyphosate : France Parkinson appelle la France à "voter contre" le renouvellement de son autorisation au sein de l'UE

L'association "plaide pour le principe de précaution" car "il n'y a pas de preuve de l'innocuité du glyphosate. Au contraire, il y a beaucoup de suspicions de sa toxicité".
Article rédigé par franceinfo
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Les 27 membres de l'UE revotent jeudi 16 novembre 2023 pour réautoriser ou pas le glyphosate pendant 10 ans (photo d'illustration). (DAMIEN MEYER / AFP)

L'association France Parkinson appelle la France à "voter contre" le renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour dix ans au sein de l'Union européenne. Les 27 États membres doivent à nouveau se prononcer jeudi 16 novembre sur cette proposition de la Commission. "Il faut vraiment voter non pour qu'on ouvre un vrai dialogue, une vraie recherche sur toutes les problématiques liées au glyphosate", demande sur franceinfo Marie Fuzzati, directrice scientifique à France Parkinson.

L'association "plaide pour le principe de précaution" car "il n'y a pas de preuve de l'innocuité du glyphosate. Au contraire, il y a beaucoup de suspicions de sa toxicité", explique-t-elle. Dans un communiqué, France Parkinson "alerte sur les présomptions qui pèsent sur cet herbicide et sa responsabilité supposée dans la maladie de Parkinson". L'association cite des études de l'épidémiologiste Alexis Elbaz, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, faisant un lien entre pesticide et maladie de Parkinson. Elles ont "montré une plus forte prévalence de la maladie dans les zones agricoles et viticoles (risque multiplié par plus de 2,5 chez les viticulteurs exposés aux pesticides)". L'association souligne qu'en 2012, "la France a été le premier pays à reconnaître la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour les agriculteurs et viticulteurs exposés aux pesticides".

Des études supplémentaires nécessaires

France Parkinson concède que des études scientifiques "plus poussées demeurent nécessaires pour ajouter cette molécule à la liste déjà longue des pesticides incriminés dans la maladie de Parkinson". Toutefois, "le simple fait que cette corrélation apparaisse comme 'biologiquement plausible' doit inciter notre gouvernement à appliquer le principe de précaution et à faire la lumière sur l'existence de ce lien", estime l'association.

Lors d'un précédent vote le 13 octobre dernier, les États membres de l'Union européenne ne sont pas parvenus à s'accorder sur la proposition de la Commission de prolonger l'autorisation du glyphosate jusqu'en 2023. La majorité qualifiée requise pour valider le texte - soit 15 États sur 27, représentant au moins 65% de la population européenne - n'a pas été atteinte. "J'espère que les pays entendront les associations parce que c'est la maladie de Parkinson, mais c'est aussi le cancer et beaucoup d'autres pathologies, et vraiment j'espère qu'on sera écoutées pour que de vraies études soient faites sur le glyphosate", déclare à franceinfo Marie Fuzzati.

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