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Renouvellement de l'autorisation du glyphosate : une "preuve de l'impuissance d'Emmanuel Macron", estime Christophe Clergeau, eurodéputé socialiste

La Commission européenne a annoncé mercredi qu'elle allait renouveler l'autorisation de l'herbicide pour dix ans faute d'accord entre les pays membres de l'UE.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un agriculteur pulvérise des produits phytosanitaires dans un champ dans les Hauts-de-France, le 7 août 2017. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"La France a renoncé à agir", a réagi sur franceinfo l'eurodéputé socialiste Christophe Clergeau, secrétaire national du PS à l'Europe, alors que la Commission européenne a annoncé jeudi 16 novembre qu'elle allait renouveler l'autorisation du glyphosate dans l'Union européenne pour dix ans. Cette décision a été prise après que les États membres de l’UE n’ont pas réussi à s’entendre sur la réautorisation du pesticide. La France s'est une nouvelle fois abstenue.

"Le rôle de la France, c’était de mettre sur la table une proposition de sortie du glyphosate, par exemple sur trois ans, et un accompagnement fort des agriculteurs, estime Christophe Clergeau. En s'abstenant ou même en votant contre, la France savait que la Commission allait reproduire le glyphosate pour dix ans."

"Emmanuel Macron a laissé faire, alors qu'en 2017, il s'était engagé pour une sortie [du glyphosate]."

Christophe Clergeau, secrétaire national du PS à l'Europe

à franceinfo

"C'est une abdication, poursuit Christophe Clergeau, c'est une preuve de son impuissance, de son absence d'influence en Europe, et une hypocrisie, une lâcheté du gouvernement français, qui se réfugie derrière la Commission pour cacher qu'il est d'accord avec le renouvellement du glyphosate."

"Il faut avoir du courage sur ce dossier"

Christophe Clergeau estime qu'il fallait "mettre sur la table une proposition alternative à celle de la Commission, et que les Etats votent entre deux propositions. Là, les Etats n’avaient pas le choix, et donc ça se finissait obligatoirement par l'adoption de la proposition de la Commission". L'eurodéputé socialiste soutient : "Il faut avoir du courage sur ce dossier. Les agriculteurs ont déjà fait beaucoup de chemin pour sortir du glyphosate. Les solutions alternatives existent : elles sont coûteuses, elles demandent du travail humain, donc il faut aider les agriculteurs financièrement. Mais il est possible de sortir du glyphosate dans les trois ans qui viennent, par exemple."

Les critiques contre les lobbies de l'agrochimie sont fondées, estime Christophe Clergeau. "Tout le monde reconnaît aujourd’hui que les résultats scientifiques les plus récents, que les études qui montrent les dangers [du glyphosate], ont été largement écartés du panel d'études qui a servi à l'évaluation du risque" pour l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), selon l'eurodéputé. "C’est très en amont que ces lobbies ont su installer leur domination."

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