: Vidéo "En 2021, nous en aurons fini avec le glyphosate en France", affirme François de Rugy dans "Envoyé spécial"
Le ministre de la Transition écologique et solidaire était l'invité de "La Spéciale d'Envoyé" consacrée au glyphosate, le jeudi 17 janvier 2019.
Sur la question ultrasensible du glyphosate, le message gouvernemental apparaît pour le moins brouillé, a fait remarquer Elise Lucet à son invité, le ministre de la Transition écologique et solidaire. Le président de la République se prononce pour une sortie en trois ans mais, au final, tout a été fait pour que l'interdiction du glyphosate ne soit pas inscrite dans la loi... François de Rugy, interrogé après un reportage sur l'impossible vote de l'interdiction à l'Assemblée nationale, rappelle que "dès le 1er janvier de cette année, [le gouvernement a] déjà interdit 150 produits contenant du glyphosate. Il y en avait 200 à la vente. Il y en a 50 pour lesquels [il a] demandé à l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) de regarder toutes les autorisations de mise sur le marché, sans attendre 2021".
Le glyphotest d'"Envoyé spécial" l'a montré : nous en avons tous dans l'organisme, sans pouvoir nous en protéger. Que faire ? "Notre volonté, c'est bien d'en sortir en trois ans. Car si jamais les filières agricoles n'arrivaient pas à se mettre d'accord, à se mobiliser d'ici à 2021, à ce moment-là, il y aura une loi en 2021, une loi-couperet, promet François de Rugy. En 2021, nous en aurons fini avec le glyphosate en France. C'est l'engagement de tout le gouvernement." Sans dérogation ? Telle est bien la volonté du gouvernement, assure F. de Rugy, en évoquant le cas de la SNCF, grande utilisatrice de glyphosate pour désherber les voies de chemin de fer. Pas de dérogation pour la SNCF, donc.
Une question poignante posée par un petit garçon
Elise Lucet avait réservé à son invité une séquence délicate, avec cette question posée par un petit garçon atteint de graves malformations des cordes vocales qui pourraient être liées à l'utilisation de Roundup par sa mère pendant sa grossesse. "Quand est-ce qu'un ministre de l'Ecologie sera assez courageux pour faire arrêter le glyphosate et tous les pesticides malgré la pression des lobbies ?" demande Théo Grataloup au ministre. Ses parents ont porté plainte contre Monsanto.
Assurant qu'il comprend la démarche judiciaire de cette famille, F. de Rugy insiste sur l'interdiction totale du glyphosate dans tous les parcs et jardins, publics et privés, effective au 1er janvier 2019. "Nous sommes le seul pays de l'Union européenne à prendre ces mesures pour que d'ici à trois ans, le glyphosate, ce soit fini. (...) Nous sommes un des seuls pays au monde qui ose s'affronter à Monsanto et à toutes ces grandes entreprises, plaide-t-il. On ne peut pas laisser ces grandes entreprises privées faire la loi en matière de produits phytosanitaires. Il y a des intérêts colossaux : 800 000 tonnes de ce produit à l'échelle mondiale, plus de 8 000 en France", malgré une consommation en baisse depuis 2014.
Une interview diffusée le 17 janvier 2019 dans "La Spéciale d'"Envoyé" : Glyphosate, comment s'en sortir ?".
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