Poisson-lion : l'ogre des mers
Il a un nom poétique, mais fait des ravages : le poisson-lion ou rascasse sauvage, originaire de l'océan indien, envahit les fonds marins de l'Est de la Méditerranée et met en danger la biodiversité.
À 4 heures de vol de Paris, Chypre, 3e plus grande ile de la Méditerranée. Ses plages et ses 330 jours de soleil par an attirent des touristes du monde entier. Pourtant, dans ces eaux claires se propage un fléau des mers : le poisson-lion, l'une des pires espèces invasives de la planète, qui se reproduit et se propage et très vite. À 20 mètres de profondeur, le voici : parure zébrée, et crinière aquatique. Il est aussi gracieux que dangereux, avec ses épines venimeuses qui peuvent causer de vives douleurs aux nageurs. Pour l'endiguer, une équipe de chercheurs plongeurs les capture et les étudie. Très agressifs, ces carnivores gobent tout, même des crustacés.
Il a causé un déclin de la biodiversité
Un poison pour les écosystèmes : "Le problème est qu'il se nourrit de poissons qui atteignent presque la moitié de sa propre taille", explique Louis Hadjioannou, directeur de recherches à Enalia. La menace sur la biodiversité est telle que l'Europe finance désormais un programme de recherche baptisé Relionmed Life, financé avec plus de 1,5 million d'euros de subventions. En sont partenaires le département des pêches et de la recherche marine de Chypre, l'université de Chypre, l'université de Plymouth (Royaume-Uni), le centre de recherches Enalia Physis et le laboratoire recherche marine et environnementale de Chypre.
"Il y a des exemples où le poisson-lion a causé le déclin de plus de 50% de certaines espèces indigènes", ajoute Louis Hadjioannou. Originaire de l'Océan indien, le poisson-lion a déjà causé d'importants dommages dans les Caraïbes, après son rejet par un aquarium de Floride dans les années 1990. Le réchauffement des températures et l'élargissement du canal de Suez expliquent son arrivée dans les eaux israéliennes, turques, et chypriotes.
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