Pollution à l'arsenic dans le Gard : des parents de jeunes enfants portent plainte
Ils pensaient avoir trouvé un paradis dans les contreforts des Cévennes où les chênes verts recouvrent les collines, dans des fonds de vallons où de petits ruisseaux entre les rocailles forment des piscines naturelles idylliques pour les baignades. Aujourd’hui ces habitants viennent de voir leur rêve s’effondrer. C’est le cas de Jérôme et son épouse qui ont acheté il y a 5 ans une maison pour faire des gîtes touristiques. Jérôme a décidé de porter plainte au pénal "pour la simple et bonne raison que notre petite fille de trois ans et demi est touchée au cadmium. On voudrait bien savoir d'où ça vient et pour quelle raison?"
La fille de Jérôme fait partie des 46 personnes à qui l’Agence régionale de santé a prescrit un suivi médical plus poussé afin de voir si elle ne développe pas d’insuffisances rénales ou de troubles neurologiques. Une épée de Damoclès insupportable pour cette famille qui a en plus suspendu son activité professionnelle de location de gîtes.
Pourquoi ces mines fermées il y a 45 ans sont-elles pointées du doigt par ses habitants ?
Parce qu’il a fallu attendre les années 90 avant que l’Etat et l’industriel se mettent d’accord sur les travaux à réaliser pour fermer ces mines ou leurs installations. Entre temps, la zone et en particulier de la digue de déchets miniers, a servi de terrain de jeu pour les riverains. Aujourd’hui la digue est recouverte de terre et de végétation mais pour les plaignants et plusieurs experts, elle ne confine pas suffisamment la pollution.
Qu’espèrent les habitants qui vont porter plainte ?
Mettre fin à la pollution en faisant ordonner des travaux et connaître la vérité : qui savait les risques que cette pollution faisait courir à la population ? Qui n’a pas passé le message ? Dès 2004 un rapport informait les communes de la pollution des sols. Un rapport technique difficile à déchiffrer pour ces élus. Reste qu'il n'est pas facile de s’attaquer à l’Etat, à un industriel, à leurs communes d’autant que cette affaire écorne le tourisme de la région. Certains centres de vacances voient leurs réservations s’annuler depuis deux ans. Alors que les risques sont avant tout pour les habitants de la région qui vivent avec cette contamination de leur environnement.
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