Prix de Formule électrique : pourquoi les écologistes s'opposent à la course
Le championnat du monde de Formule électrique fait escale à Paris samedi. Promu par Anne Hidalgo, l'événement ne plaît pas à tous les élus.
L'événement se présente comme "un moment exceptionnel", promet la maire de Paris, Anne Hidalgo, vendredi 22 avril. Samedi, la capitale reçoit pour la première fois le Grand Prix de Formule E. 18 monoplaces électriques sont attendues sur le parvis des Invalides pour une course à plus de 200 km/h.
La Formule E est "un moyen de développer de façon très importante la mobilité électrique, indispensable pour nos villes", s'enthousiasme Anne Hidalgo. Du côté des écologistes, la grogne monte. "C'est un désastre écologique", clament certains élus, "on est loin de la volonté d'exemplarité et de modernité". Voici leurs arguments pour dénoncer cette course de bolides en plein cœur de Paris :
La place des Invalides sera recouverte d'un bitume provisoire
Les écologistes se scandalisent du vaste chantier mené pour quelques heures de course à peine : les travaux ont duré neuf jours et mobilisé 4 000 personnes, selon Le Parisien.
Certains endroits de la chaussée ont été refaits, ce qui peut servir durablement. En revanche, le bitume installé pour protéger les pavés historiques des Invalides ne sera que provisoire. Il sera retiré après la course.
La mairie se défend en affirmant que le bitume est issu du recyclage et qu'il sera retiré et recyclé une fois la course terminée.
L'électricité est essentiellement d'origine nucléaire
L'image de véhicules "écolos" parce qu'électriques ne convainc pas davantage les opposants à la course. Même si les véhicules électriques ne rejettent aucun polluant lors de leur utilisation, l'électricité reste en grande partie produite en France par l'énergie nucléaire et est donc à l'origine de déchets radioactifs, rappelle France Inter.
Dans un article fouillé, le site e-RSE (regard de grandes entreprises sur le développement durable) explique aussi que "dans tous les pays qui n’ont pas mis en place une vraie transition vers des énergies non-fossiles, rouler en voiture électrique revient donc à rouler au charbon au lieu de rouler au pétrole".
L'événement promeut "la vitesse et bruit"
"Cet événement est censé faire la promotion de la mobilité électrique. Il va surtout faire la promotion du sport automobile et de la vitesse. Le message envoyé va totalement à contresens de la politique que nous voulons pour Paris", a indiqué le co-président du groupe GEP (Groupement Ecologiste de Paris) au Parisien.
Capable d'atteindre 225 km/h, les écologistes reprochent à ces véhicules électriques de faire du bruit. Bien moins que ceux de Formule 1 classique, mais semblables au bruit d'un avion au décollage, décrit France Inter. Ils contestent une promotion de la vitesse dans une ville où l'on tente de multiplier les zones 30.
Selon David Belliard, coprésident du Groupe écologiste de Paris (GEP) : "On va faire concourir des bolides au cœur même de la capitale. C'est aberrant, alors même qu'on promeut chaque jour des alternatives à la voiture, comme les Vélib' et les transports en commun." Alors que les élus écologistes réclament une journée sans voiture depuis des années, ils regrettent que cet événement écarte en outre les piétons des Invalides pour la journée.
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