Réchauffement climatique : ces forêts expérimentales qui s'adaptent

Les forêts couvrent 28 % du territoire français. C'est le troisième espace boisé d'Europe derrière la Suède et la Finlande. Ce capital doit être entretenu. Dans la forêt de la Petite Charnie (Sarthe) se trouve une parcelle de forêt expérimentale qui accueille des jeunes chênes, dont les glands ont été collectés dans 116 chênaies d'une dizaine de pays d'Europe. Ils ont été plantés ici, il y a plus d'un quart de siècle. Cela permet de voir comment les chênes de différentes origines réagissent aux soubresauts du climat. 

Une mortalité en hausse

Et face à la chaleur, les chênes turcs sont vraiment résistants. "Jusqu'en 2003, ils avaient une croissance très faible. Puis en 2003, l'année de la canicule, tous les autres se sont arrêtés de pousser; et eux ont pris deux mètres", décrit Brigitte Musch, docteure en génétique forestière à l'Office national des forêts. Cette espèce s'adapte bien à la chaleur et donc au réchauffement climatique. Ce phénomène affectera la croissance et même la survie de ces arbres. Avec 1,8 degré de plus en 2100, la mortalité augmentera dans le sud-est de l'Europe. Mais dans un scénario plus réaliste, avec une hausse de 3,7 degrés, la menace toucherait jusqu'à 20 % des arbres. Et cela jusque dans le sud de la France.