Réchauffement climatique : "Il y a urgence à agir et à mieux comprendre ce qu'il se passe dans la mer", déclare le secrétaire d’État à la Mer
La température de l'eau dépasse largement les normales de saison en Méditerranée, au détriment de la biodiversité sous-marine.
"Il y a urgence à agir et à mieux comprendre ce qu'il se passe dans la mer", a déclaré ce mardi sur franceinfo Hervé Berville, le secrétaire d’État à la Mer. Une grande vague de chaleur marine touche la Méditerranée occidentale depuis fin mai, avec des températures "exceptionnelles" supérieures de "4 à 5 degrés" aux normales de saison, menaçant les écosystèmes marins, estiment des experts de l'évolution climatique de cette mer.
franceinfo : La mer est-elle en danger ?
Hervé Berville : Il y a urgence à agir et à mieux comprendre ce qu'il se passe sous la mer. Il faut faire en sorte que la protection des océans, la préservation des ressources, l'accélération de la lutte contre le changement climatique soit au cœur de la démarche intergouvernementale. Sous l'autorité de la Première ministre, j'ai en charge la planification maritime pour faire en sorte d'accélérer sur ce sujet puisque l'océan est notre bien commun le plus précieux. Il faut mettre des moyens au niveau local et qu'on se batte à l'international pour faire en sorte d'avoir une coalition et des actions beaucoup plus fortes.
Que pensez-vous de la fronde contre les bateaux de croisière ?
C'est une évidence qu'il faut adapter, changer les pratiques. On ne peut plus se satisfaire d'avoir ces millions de tonnes de carbone qui sont jetées, mais on reconnaît aussi que c'est une économie locale les croisiéristes. Beaucoup d'efforts ont été faits depuis plusieurs années par les armateurs, les entreprises, et il y a là la nécessité d'avoir un plan avec un navire zéro émission, la décarbonation de tous les bateaux. C'est vrai pour la pêche, les croisières et le transport maritime en général.
On entend beaucoup parler de planification maritime. Qu'est-ce que c'est exactement ?
Cela veut dire concrètement que lorsque vous êtes sur le littoral vous avez en mer plusieurs activités. Il y a la plaisance, le tourisme, la nécessité de développer des énergies marines renouvelables, la création de parcs éoliens, des activités de pêche et la biodiversité marine. On voit bien que pour mettre en œuvre l'augmentation des énergies marines renouvelables, faire en sorte que nos pêcheurs puissent continuer leur activité et faire face aux usages touristiques de la mer, il faut avoir un cadre, des stratégies, des investissements, une protection. Il faut le faire de manière globale et ensuite le décliner par façade maritime pour qu'il y ait une cohérence.
L'aide financière sur le carburant pour les pêcheurs est prolongée jusqu'au 30 septembre. Que va-t-il se passer ensuite ?
C'était un engagement que j'avais pris parce que c'est une question de survie de la filière. L'enveloppe globale est de 18 millions d'euros mais il ne peut pas y avoir constamment un dispositif uniquement de soutien. Les pêcheurs le comprennent très bien. Il faut progressivement qu'il y ait une contribution solidaire de la filière entière qui vienne prendre le relai de ce dispositif de l'État pour que les pêcheurs ne soient pas pénalisés. Je vais réunir en août les grandes surfaces, les grands distributeurs à ce sujet.
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