: Vidéo Jean-François Julliard : "Faire en sorte qu'il y ait un bloc efficace pour soutenir l'accord de Paris"
Invité de Stéphane Dépinoy dans ":l'éco", Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, est venu parler de l'urgence climatique et environnementale à l'heure où l'accord de Paris est de plus en plus menacé.
Au G20 la position américaine, qui consiste à dire que l'accord de Paris n'est pas une priorité, progresse. Emmanuel Macron dit qu'il va avoir du mal à défendre sa position sur le climat. Cela vous inquiète ?
"C'est très inquiétant car ce que l'on pensait être acquis, à savoir la préservation de l'accord de Paris, est en train d'être menacée par des prises de position qui évoluent de la part d'un certain nombre de gouvernements comme le Japon qui préside ce G20, le Brésil qui depuis l'election de Bolsonaro est en train de régresser très fortement sur la question de la préservation de l'environnement, et puis la Turquie qui n'a jamais soutenu l'accord de Paris. Donc c'est vrai que c'est extrêmement inquiétant parce qu'on ne cesse de constater dans le monde des phénomènes météorologiques extrêmes, on ne cesse de constater les effets du dérèglement climatique qui sont déjà là et puis on a les vingt leaders des principaux pays de la planète qui sont en train de détricoter tout ça et de nous faire prendre des risques encore plus grands" déplore Jean-François Julliard.
Cela veut dire que la France est dans l'incapacité de prendre le leadership pour préserver l'accord de Paris ?
"Je crains que la France seule n'y parvienne pas, quelque soit l'envie et l'ambition d'Emmanuel Macron. Il faut que la France s'allie à l'Allemagne et qu'elle s'allie globalement au bloc européen pour faire en sorte qu'il y ait un bloc efficace pour soutenir l'accord de Paris" répond le directeur général de Greenpeace France.
La question AFP : Comment faire pour que la lutte contre les passoires énergétiques ne soit pas vue comme une mesure punitive par les propriétaires ?
"Je pense qu'aujourd'hui il ne faut pas vivre ça comme une mesure punitive mais comme une mesure nécessaire. Aujourd'hui il faut passer par une dose de contrainte, il faut passer par une obligation de rénovation de ces passoires thermiques. Ce n'est plus acceptable aujourd'hui, ni d'un point de vu social ni d'un point de vu écologique que l'on puisse continuer d'avoir le droit de louer ces logements-là. Donc il faut inscrire dans la loi une obligation de rénovation. Ce n'est pas une mesure punitive, c'est une mesure positive pour ceux qui vont occuper ces logements et pour les propriétaires qui vont gagner en valeur de leur bien immobilier" répond-t-il.
L'interview s'est achevée sur la chanson "Laisser passer" de TootArd.
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