Trois mois après la catastrophe de Fukushima, plus d'un millier de manifestants ont défilé contre le nucléaire à Paris
Les manifestants, parmi lesquels de nombreux Japonais, ont déployé place de la République une banderole jaune de 150 m2 où l'on pouvait lire : "Le nucléaire tue l'avenir".
Au Japon, des milliers de manifestants ont aussi défilé samedi à Tokyo et dans d'autres villes de l'archipel pour réclamer la fermeture des centrales nucléaires nippones.
Le Japon a observé une minute de silence samedi rendant hommage aux 23.500 morts, victimes de la catastrophe survenue au nord-est du pays, le 11 mars. Les survivants des villes et villages dévastés de la côte du Tohoku (nord-est) se sont recueillis à 14H46 (07h46 à Paris), heure précise du séisme de magnitude 9 qui a déclenché un tsunami géant.
A Paris, les manifestants en signe de solidarité avec le Japon se sont dirigés vers l'Hôtel de ville avec des pancartes "Sauvons notre planète", "Ce qui devait arriver Areva" [jeu de mot avec le nom du géant nucléaire français Areva] et "Non au nucléaire". "C'est pour dire non au nucléaire dans le monde entier, car c'est un crime contre l'humanité", a déclaré une manifestante japonaise.
Au total en France, 55 actions étaient organisées, selon le collectif Sortir du nucléaire.
A Bordeaux, une centaine de personnes, dont le député-maire de Bègles (Gironde) Noël Mamère, se sont rassemblées devant une agence EDF pour réclamer la fermeture de la centrale du Blayais.
A Toulouse, à la manière des techniciens de la police scientifique, une cinquantaine de militants écologistes avaient tracé à la craie sur le sol de la place du Capitole des formes humaines, représentant les victimes de la catastrophe de Fukushima.
La France compte 58 réacteurs et 19 centrales nucléaires,qui produisent 75% de son électricité.
90.000 survivants vivent dans la précarité
Au Japon, trois mois après le drame, environ 8000 corps n'ont toujours pas été retrouvés. Plus de 90.000 survivants vivent toujours entassés dans des centres d'accueil.
Le tsunami a également gravement endommagé la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, dont les réacteurs continuent de disséminer des particules radioactives. "Il est temps de passer aux sources d'énergie renouvelables", a déclaré Kumi Naidoo, directeur de l'organisation écologiste et antinucléaire Greenpeace, lors d'un rassemblement dans le parc Yoyogi de Tokyo. Les manifestants ont ensuite marché dans les rues de la capitale en tenant à la main des tournesols et des marguerites.
Un autre cortège a défilé devant le siège de Tokyo Electric Power (Tepco), opérateur de la centrale de Fukushima, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Nous ne voulons pas de centrales nucléaires".
Selon les médias, une centaine d'autres manifestations antinucléaires se sont déroulées dans le pays.
Le Premier ministre japonais Naoto Kan, 64 ans, s'est rendu dans le port de Kamaishi (nord-est), zone dévastée par le tsunami géant.
Autour de la centrale de Fukushima, une zone interdite de 20 km de rayon a été décrétée, mais d'autres villes ou villages situées au-delà continuent de recevoir des particules radioactives.
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