Un litre sur cinq d'eau potable perdu dans des fuites en France
Selon une étude menée par le magazine "60 millions de consommateurs", c'est l'équivalent de 430 000 piscines olympiques qui est gaché chaque année à cause de fuites non résorbées.
Le gaspillage est impressionnant. Un litre d'eau potable sur cinq est perdu dans des fuites de canalisations en France, soit un total de 1 300 milliards de litres d'eau ou 430 000 piscines olympiques par an. C'est ce qui ressort d'une enquête du magazine 60 millions de consommateurs publiée jeudi 20 mars. Selon cette étude, menée avec la fondation France Libertés, le taux de fuite est en moyenne en France de 3 400 litres par jour pour chacun des 850 000 km de canalisations d'eau qui parcourent le pays.
"Les fuites sont nombreuses et chaque année, 1,3 milliard de m3 d'eau traités par les usines n'arrivent jamais au robinet. Soit 20% des volumes perdus, mais payés par les consommateurs, même si c'est invisible sur les factures", souligne le magazine dans un communiqué.
Un quart des préfectures parmi les mauvais élèves
Sur la base des données de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), l'organisation de défense des consommateurs a dressé un palmarès des fuites dans les 101 villes préfectures de métropole et des DOM. Celui-ci montre que deux tiers de ces villes "n'atteignent pas l'objectif national fixé par la loi Grenelle II de 2010, visant à limiter le taux de fuites à 15% de l'eau produite".
Dans un quart des préfectures, le taux dépasse même les 25% : le taux est de 54% à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), 48% à Bar-le-Duc (Meuse), 46% à Saint-Denis de la Réunion, 41% à Fort-de-France (Martinique), ou encore 37% à Nîmes (Gard) et 36% à Tulle (Corrèze) et Evreux (Eure).
Près de 2 milliards d'euros par an sont nécessaires
Parmi les meilleurs élèves, 60 millions de consommateurs recense 33 préfectures entre 4 et 15%, avec en tête Le Mans (Sarthe) et Rennes (Ille-et-Vilaine) avec 4%, devant les 5% de Blois (Loir-et-Cher) et les 7% d'Orléans (Loiret) et Moulins (Allier). Côté grandes villes, Paris intra-muros est à 8,3%, Lyon 17,8%, Marseille 15%, Toulouse 11%, Lille 18%, Bordeaux 15,7% et Nice 19%.
Selon 60 millions de consommateurs, pour éviter ce "grand gaspillage", il faudrait engager 1,5 à 2 milliards d'euros par an pour réaliser les travaux nécessaires, "soit le double du rythme actuel". Si le problème est globalement méconnu du grand public, l'ampleur des fuites est un phénomène identifié. Selon le ministère de l'Ecologie, elles proviennent en "grande majorité" de fuites de branchements, qui doivent souvent faire l'objet de recherches poussées dans des secteurs "douteux" afin d'être identifiées.
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