Vidéo à la demande, streaming... Une étude de l'Arcom révèle l'impact environnemental des usages audiovisuels

Le régulateur de l'audiovisuel se penche pour la première fois sur l'empreinte carbone du streaming, du visionnage sur un téléviseur ou sur une plateforme de vidéo à la demande. D'ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre des usages audiovisuels grimperont de 30% si rien n'est fait.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une personne regarde un match de football à la télévision. Image d'illustration. (CAIA IMAGE / COLLECTION MIX: SUBJECTS RF)

Saviez-vous que regarder une émission de télévision, une série sur Netflix ou une vidéo sur YouTube étaient des activités extrêmement polluantes ? C'est ce que révèle, chiffres à l'appui, une étude de l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel. Une étude inédite sur l'impact environnemental des usages audiovisuels en France.

Les usages audiovisuels, ce sont par exemple le visionnage sur un téléviseur, que ce soit en direct ou en différé, sur une plateforme de vidéo à la demande, type Netflix, Prime Video etc., et sur une plateforme de partage vidéo, comme YouTube, Vimeo ou Dailymotion. Cela prend également en compte l'écoute de la radio (en direct ou en replay), de musique ou de podcasts en streaming. En revanche, l'étude ne porte pas sur l'impact environnemental des mails que nous envoyons, des jeux vidéo, des visioconférences ou encore des contenus publiés sur les réseaux sociaux.

La pollution commence dès l'achat

Pour une heure de consommation d'un produit audiovisuel, une personne émet entre 6 et 57 grammes de dioxyde de carbone, soit l'impact d'un passager d'un TGV roulant sur 2 à 20 km. Plus généralement, sur l'année 2022, les usages audiovisuels sont responsables de 0,9% de l'empreinte carbone totale de la France et de 2,9% de la consommation électrique hexagonale. Ce sont 5,5 millions de tonnes de CO2, ce qui correspond à un parc de 4 millions de véhicules particuliers.

Ce n'est pas tant l'usage mais le fait d'acheter une télévision, un smartphone ou un ordinateur qui a un impact majeur sur l'environnement. Le problème, c'est la fabrication de ces terminaux. D'où la recommandation numéro 1 de l'Arcom d'améliorer leur réparabilité et leur durabilité, il faut allonger leur durée de vie. Ce qui est aussi destructeur pour la planète, c'est que tous ces appareils sont très énergivores. Certains plus que d'autres : un téléviseur consomme davantage qu'un transistor. D'ailleurs, l'impact de la vidéo sur le changement climatique est nettement supérieur à celui de l'audio.

La TV linéaire, principal pollueur

Le plus nocif pour l'environnement reste la TV linéaire, la TV en direct. Elle représente 52% de l'empreinte carbone des usages audiovisuels. D'abord parce qu'elle se regarde majoritairement sur un téléviseur (dont la fabrication est très polluante), ensuite parce que c'est le mode de visionnage le plus répandu, donc logiquement, plus il est utilisé, moins c'est bon pour l'environnement.

Mais à usage égal, c'est la vidéo à la demande qui est la mauvaise élève. À l’inverse, ce sont la télévision en replay et la radio numérique qui sont les plus vertueuses. Si rien n'est fait, prévient l'Arcom, d'ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre des usages audiovisuels grimperont de 30%. En alliant éco-conception et mesures de sobriété (par exemple, regarder un contenu sur son smartphone en étant connecté en Wi-Fi plutôt qu’en 4G), l'impact pourrait baisser d'un tiers par rapport à aujourd'hui.

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