: Vidéo "Cash Impact". Comment fonctionne (ou pas) le piège à NOx sur les véhicules diesel de Renault
Le piège à NOx (oxydes d’azote) installé sur les moteurs diesel de Renault doit être purgé régulièrement pour être efficace. Il faut injecter de l’essence, ce qui rend le moteur moins performant. Le constructeur aurait volontairement choisi de limiter la fréquence des purges. Extrait du magazine "Cash Impact" du 3 octobre.
Alors, comment ça marche (ou pas) un piège à NOx (oxydes d’azote) sur les modèles diesel du constructeur Renault ? L’explication est un peu technique, mais cela vaut le détour. Les gaz qui sortent du moteur sont très chargés en oxydes d’azote. Ces NOx passent par un premier système de dépollution : la vanne EGR (Exhaust Gaz Recirculation), rendue obligatoire sur les moteurs diesel récents par les normes antipollution européennes. Elle permet de réduire les émissions de gaz toxiques dans l’atmosphère. Une fois passés dans cette vanne, les gaz arrivent dans un deuxième filtre : le piège à NOx.
Comme son nom l’indique, il est censé récupérer les oxydes d’azote particulièrement nocifs pour la santé. Une fois plein, il doit se vider en se purgeant régulièrement. Les NOx transformés en molécules inoffensives pour l’homme peuvent alors s’échapper du pot d’échappement. Mais pour réaliser cette purge, le piège à NOx a besoin de carburant. C’est là que tout se complique. Si le piège à NOx est très sollicité, la voiture consomme plus de carburant, du diesel en l’occurrence. Elle est donc moins performante, ce qui pose évidemment un problème au constructeur.
"On aurait eu un veau"
"Cela aurait rendu la voiture pas agréable à conduire. On aurait eu un veau. Les systèmes de dépollution vont complètement à l’encontre de la performance du moteur. Le piège à NOx a besoin d’être purgé. On doit alors injecter de l’essence. Si je le purge moins et n’injecte pas cette dose d’essence en plus, je consomme moins", explique, sous couvert d’anonymat, un ingénieur Renault qui a travaillé plusieurs années au service dépollution des moteurs du constructeur.
Le piège à NOx n’est plus efficace s’il ne se purge pas régulièrement. Les oxydes d’azote toxiques s’échappent alors à l’air libre. Les ingénieurs de chez Renault auraient volontairement choisi de limiter la fréquence des purges. C’est l’avis de la répression des fraudes : "Renault a mis en œuvre de nombreuses règles techniques qui permettent de maximiser l’utilisation du piège à NOx lors du test d’homologation et d’en limiter drastiquement l’usage en roulage client", écrit-elle. Le piège à NOx de Renault ne fonctionnerait donc pas bien en ville, où la pollution est la plus importante…
Extrait de "Diesel : les constructeurs nous enfument-ils ?", une enquête de Jules Giraudat diffusée le mardi 3 octobre 2017 sur France 2.
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