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"C'est un écran de fumée" : le gouvernement Sanchez lance le processus d'exhumation de Franco et divise l'Espagne

Le gouvernement socialiste espagnol devrait approuver vendredi l’exhumation du dictateur de son mausolée, suscitant la polémique en Espagne, où le pays est encore divisé sur la question.

Article rédigé par franceinfo - Pierre Chaperon
Radio France
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Temps de lecture : 2min
El Valle de los Caidos, sur la commune de San Lorenzo de El Escorial, à moins de 50 km au nord-ouest de Madrid, où Franco est enterré. (OSCAR DEL POZO / AFP)

C’était une promesse faite par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez : le gouvernement espagnol devrait donner son feu vert à l'exhumation de la tombe du dictateur Franco, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant quarante ans, jusqu'à  sa mort en 1975. L'ancien dictateur est enterré au sein d'un impressionnant mausolée à 50 kilomètres au nord-ouest de Madrid et le site pourrait être reconverti en un lieu de réconciliation.

Les visites se sont multipliées

Ce qui n'est pas sans polémique au pays de Cervantes : les visites touristiques à la Valle de los Caidos (en français : "la vallée de ceux qui sont tombés") se sont multipliées ces derniers temps. Là, au pied d'une imposante croix repose Franco, depuis 1975, au sein d'une basilique austère.

Ce mausolée abrite aussi les corps de quelque 27 000 combattants franquistes et d'environ 10 000 opposants républicains. (Pierre Chaperon)

L'exhumation est proche mais pour Juan, la cinquantaine, venu en famille visiter le lieu, cette décision du gouvernement n'est pas une bonne idée. Il y a, selon lui, d'autres priorités : "Ce qu'il se passe c'est que c'est un écran de fumée pour que les gens ne pensent pas à des choses plus importante, explique-t-il. Comme par exemple l'économie de l'Espagne, qui non seulement ne va pas bien mais qui va dans une très mauvaise direction."

L'objectif pour le gouvernement est de réconcilier l'Espagne. Une réconciliation à laquelle ne croit pas Emilio Silva le président de l'association pour la récupération de la mémoire historique, néanmoins il salue le geste. "Cela ne va pas changer la vie des Espagnols, concède Emilio Silva. Mais il y a une chose symboliquement importante, c’est que la démocratie espagnole va donner l’ordre au dictateur de partir de là." Un symbole qui a fait ressurgir des débats passionnés. Preuve s'il en est que l'Espagne n'a pas encore réellement tourné la page d'une partie récente de son histoire.

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