Dorita Perez ou le destin d'une jeune Espagnole partie sous le franquisme
Mme Perez ne veut pas quitter le quartier des courtillères. Elle s’y est installée en 1968 et aime l’endroit, ses voisins. Le quartier n’est pas forcément «facile», mais Dorita Perez dit «ne plus avoir peur de rien» depuis longtemps. Depuis son arrivée en France et ce sentiment de solitude infinie qu’elle avait ressentie alors.
Au début des années 60, elle quitte ses Asturies natales pour rejoindre Emmes, dans le nord de la France, où réside sa tante. Un voyage sans encombre. La période est à l’embauche dans l’Hexagone, à la misère en Espagne. «J’ai vu des Espagnols venir en France sans papiers et y trouver sans difficultés un travail.» Issue d’une famille estampillée «rouge» par le régime franquiste, une famille aussi pauvre que pudique, c’est sans éclats que s’organise son départ : «C’est triste à dire, mais moi partie, c’était une bouche de moins à nourrir !»
«La France était très différente de ce que je connaissais. La parole était libre, tout était propre, vert… J’étais heureuse.»
Après avoir gardé des enfants en banlieue parisienne, son brevet de dactylo lui permettra d’occuper un emploi dans la section départementale de Seine-Saint-Denis du syndicat CFDT. Une carrière longue de 36 ans et le goût, l’envie d’aider les autres qui ne la lâcheront plus.
Rouge un jour, rouge ou rose toujours : Dorita Perez devient conseillère municipale lorsque Pantin devient socialiste. Etudiante, à 64 ans, Mme Perez obtient une licence (langue, littérature et civilisations étrangères). Elle est également administratrice à la CAF, membre d’une des commissions d’attribution de logements et, comme beaucoup, a une marotte : le basket. Elle est l'une des dirigeantes du Pantin Basket club.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.