Maroc : des migrants déplacés de force
Le Maroc veut prouver sa bonne volonté à l'Union européenne. Il tente de dissuader les candidats à l'exil, en les interceptant avant qu'ils n'embarquent pour l'Espagne et les abandonnent dans des villes marocaines au milieu de nulle part.
Depuis plusieurs semaines, sur une route empruntée par les journalistes de France 2, les autorités marocaines déplacent de force des milliers de migrants, pour les déposer le plus loin de la Méditerranée. L'une des destinations finales est la ville de Tiznit (Maroc), à 800 kilomètres de Tanger. C'est ici que des centaines de migrants sont conduits par la police, échouant en centre-ville. Ces migrants vivaient illégalement à Tanger, juste en face de l'Espagne et attendaient de pouvoir traverser la mer méditerranée. Un matin, des policiers marocains débarquent chez ces migrants installés dans des habitations de fortune. Des opérations d'éloignements massifs se déroulent depuis juillet dans le nord du Maroc.
Depuis juillet, 5 000 migrants éloignés de force
Un jour à Tanger, près de 200 migrants sont contraints de rentrer dans des bus. Des opérations fréquentes. Depuis le mois de juillet, au moins 5 000 migrants ont été forcés de prendre ces bus. Un conducteur filme une scène où des migrants n'hésitent pas à sauter par la fenêtre.
Avec cette politique, le Maroc entend ainsi se conformer aux engagements négociés avec l'Union européenne, de lutte contre l'immigration illégale. "Pour les observateurs, cette politique marocaine d'éloignement forcé est un message clair envoyé à l'Union européenne : oui, le Maroc accepte de jouer le jeu de la coopération dans la lutte contre l’immigration illégale. En échange, l'Union européenne a signé la semaine dernière, un chèque de plus de 200 millions d'euros pour le Maroc. Officiellement, une aide destinée au développement économique et social du pays", explique notre envoyé spécial Hakim Abdelkhalek. Ces éloignements sont jugés illégaux par plusieurs ONG.
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