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Catalogne : "Cette crise est le signe d'un délitement de la vie politique"

Une semaine après le référendum d'autodétermination en Catalogne, le professeur à l'Université de Lille, spécialiste de l'Espagne, Stéphane Michonneau, estime que le pays est divisé en trois groupes : les indépendantistes, les anti-indépendantistes et les unionistes.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants anti-indépendantistes à Madrid, le 7 octobre 2017. (JAVIER SORIANO / AFP)

De nouvelles manifestations, sont prévues en Espagne, dimanche 8 octobre. A midi à Barcelone, les anti-indépendantistes descendent dans la rue. Selon Stéphane Michonneau, professeur à l'Université de Lille, spécialiste de l'Espagne, invité dimanche sur franceinfo, "cette crise est le signe d'un délitement de la vie politique et peut-être d'une forme d'épuisement du système hérité de la transition démocratique".

>> Suivez les manifestations prévues ce dimanche

L'Espagne est divisée en trois groupes

Stéphane Michonneau considère que l'Espagne est divisée en trois groupes : les indépendantistes, les anti-indépendantistes et les unionistes, c'est-à-dire "ceux qu'on appelle les blancs" qui se reconnaissent dans la nation espagnole et qui "demandent le dialogue. Ils sont surtout pour une voie pacifique et pour une résolution de la crise".

Stéphane Michonneau a le sentiment que "la déclaration unilatérale d'indépendance ne sera pas faite", comme attendue mardi, car "cela voudrait dire la mise en application de l'article 155 (la suspension de l'autonomie de la Catalogne) et peut-être même l'arrestation immédiate des Catalanistes (...) Ce qui les mettrait en position de faiblesse en cas de négociations".

"Il s'agit d'un débat qui ne concerne pas seulement les Catalans mais tous les Espagnols"

Le spécialiste estime qu'il y a "deux enjeux". A la fois "une guerre médiatique, une guerre des images et là les Catalanistes ont gagné un point dimanche dernier car il n'est jamais formidable de matraquer les vieilles dames". Mais Stéphane Michonneau explique qu'il y a "peut-être un retournement qui est en train de s'effectuer du point de vue de l'opinion publique espagnole et peut-être internationale" car selon lui, le gouvernement catalan a "joué la carte de l'internationalisation de la crise pour essayer de forcer au dialogue".

Les négociations pour "une nouvelle structure territoriale de l'Espagne" sont privilégiées "autour du président" catalan selon Stéphane Michonneau qui estime que les indépendantistes vont essayer "de forcer le dialogue" pour la reconnaissance d'un "Etat multinational, plurinational et là il s'agit d'un débat qui ne concerne pas seulement les Catalans mais tous les Espagnols".

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