Catalogne : un message privé de Puigdemont sème le doute sur sa candidature
Captée par la chaîne privée Telecinco, une conversation privée du leader indépendantiste revèle ses doutes et ses inquiétudes.
Carles Puigdemont est-il sur le point d'abandonner la partie ? En exil en Belgique, le leader indépendantiste catalan a admis, mercredi 31 janvier, avoir eu des "doutes" sur sa candidature à la présidence de la Catalogne, qu'il assure maintenir, après la diffusion par une télévision espagnole d'un message privé où il jette l'éponge.
L'émission "El Programa de Ana Rosa" de la chaîne privée Telecinco a publié une série de messages adressés mardi soir par Carles Puigdemont à Toni Comin, ancien membre du gouvernement catalan destitué par Madrid. Dans ces messages Carles Puigdemont commente le report de la séance visant à l'investir mardi au parlement catalan et estime avoir été "sacrifié" suite à un plan "de Moncloa", le gouvernement espagnol.
"Je suis humain"
La chaîne a obtenu ces messages en filmant l'écran du téléphone du député Toni Comin, installé comme lui en Belgique, alors qu'il assistait à une réunion du parti nationaliste flamand N-VA. Puigdemont lui écrit que tout est "terminé" et qu'il va se consacrer à défendre sa réputation. Dans une allocution vidéo publiée au même moment mardi, Carles Puigdemont assurait pourtant être le seul candidat possible.
"Je suis humain et j'ai aussi des moments de doute", a déclaré Carles Puigdemont sur Twitter après la diffusion du message, mais, a-t-il ajouté : "Je ne ferai pas marche arrière, par respect, sens de la reconnaissance et engagement auprès des citoyens du pays".
Sóc periodista i sempre he entès que hi ha límits, com la privacitat, que mai s’han de violar. Sóc humà i hi ha moments que també jo dubto. També sóc el President i no m’arronsaré ni em faré enrere, per respecte, agraïment i compromís amb els ciutadans i el país. Seguim!
— Carles Puigdemont (@KRLS) 31 janvier 2018
La nouvelle, reprise dans toute la presse espagnole, intervient au lendemain du report de la séance d'investiture de Carles Puigdemont par le président du parlement catalan Roger Torrent, un séparatiste. Roger Torrent a estimé qu'il devait la reporter pour obtenir des "garanties" permettant sa tenue, en clair sans que Carles Puigdemont risque d'être arrêté. Mais l'annonce a surpris le groupe parlementaire de M. Puigdemont, qui a assuré ne pas avoir été consulté, et mis au jour les divisions au sein du camp séparatiste.
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