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Election en Catalogne : "Si les indépendantistes gagnent ? On fera avec ! On va quand même pas s'entretuer !"

À la veille des élections régionales en Catalogne, le scrutin reste très serré entre les pro et les anti indépendance. Mais les unionistes essayent de mobiliser les Catalans qui ne se font jamais entendre.

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des membres du parti Candidature d'unité populaire qui colent des affiches dans le quartier de Nou Barris à Barcelone, le 17 septembre 2017. (MIQUEL LLOP / NURPHOTO)

À la veille du vote en Catalogne, jeudi 21 décembre, tout reste encore incertain. Les élections régionales, convoquées par Madrid après la mise sous tutelle de la région, sont très serrées entre les pro et les anti indépendance. Le camp des unionistes essaye de mobiliser les Catalans qui ne se font jamais entendre.

Reportage d'Elise Delève en Catalogne à la veille du vote en Catalogne

Notamment ceux qui viennent des autres régions d'Espagne et qui sont installés depuis des années à Barcelone car ils y ont trouvé du travail.

"Grâce à tous les Espagnols, on l'a fait grandir en travaillant"

Nou Barris, le "nouveau quartier" en Catalan n'a jamais changé de nom. Pourtant, ces immeubles en brique ont été construits dans les années 1950 pour accueillir les Espagnols, comme Carmen, venus "pour travailler, gagner notre vie".

Pendant les années 1960, la Catalogne accueillait, par an, plus de 70 000 immigrés, comme on les appelle ici. Des travailleurs venant d'Andalousie comme Maria, ou de Galice. Ou encore comme Carmen, qui rappelle que comme elle, "beaucoup de jeunes sont venus". "La Catalogne était très petite et très très pauvre, explique-t-elle. Grâce à tous les Espagnols, on l'a fait grandir en travaillant dans les usines et partout". "Si on n'était pas venus, souligne-t-elle, la Catalogne ne serait pas ce qu'elle est devenue."

"Si les indépendantistes gagnent ? On fera avec !"

Miguel est arrivé en Catalogne à l'âge d'un an. Il a construit sa vie ici et estime que les indépendantistes ont mal géré la région depuis qu'ils sont au pouvoir. Pourtant, Miguel ne va jamais manifester. Il admet faire partie de la majorité silencieuse : "Oui j'en fais partie. Si on se mettait à parler, on aurait l'air de deux chiens qui se mordent. Il vaut mieux se taire un peu et attendre de voir jusqu'où l'autre peut aller. Si les indépendantistes gagnent ? On fera avec ! On va quand même pas s'entretuer !"

Miguel a toujours voté à gauche, mais votera cette fois-ci Ciudadanos, le parti de centre droit en tête dans les sondages grâce à la charismatique Ines Arrimadas. Adelina est également séduite :"C'est une fille qui sait parler, respectueuse, cultivée. Et j'aime aussi le programme de Ciudadanos", admet-elle. Ciudadanos axe son programme sur la fin du processus d'Indépendance. Catalane d'adoption après ses études de droit, née en Andalousie, Inès Arrimadas répète qu'elle veut être la présidente de "tous les Catalans" : "des indépendantistes et de ceux qui ne le sont pas".

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