Espagne : après des mois de crise politique, le socialiste Pedro Sanchez est reconduit à la tête du gouvernement, en coalition avec Podemos
C'est la première fois qu'une coalition dirige l'Espagne depuis la fin de la dictature. Elle n'a obtenu qu'une majorité relative parmi les députés, grâce à l'absention controversée de séparatistes catalans.
Après huit mois de paralysie politique, l'Espagne a un nouveau gouvernement. Le socialiste Pedro Sanchez est reconduit au poste de Premier ministre, mais devra gouverner avec le parti de gauche radicale Podemos. Leur alliance, la première coalition à diriger l'Espagne depuis la fin du franquisme, a obtenu une très courte majorité relative, mardi 7 janvier.
Pedro Sanchez a obtenu 167 votes favorables des députés tandis que 165 ont voté contre son investiture à la tête du gouvernement et que 18 se sont abstenus. La majorité relative lui suffisait pour l'emporter dans ce second vote en trois jours : dimanche, il avait perdu un premier vote de confiance, pour lequel il devait cette fois obtenir la majorité absolue.
De premières élections en avril n'avaient pas permis à Pedro Sanchez, Premier ministre depuis jui 2018, d'obtenir une majorité pour gouverner, entraînant l'organisation de nouvelles élections en novembre. Peu après ce nouveau scrutin, il s'était résolu à un accord avec Podemos, qui obtiendra le poste de numéro 2 du gouverment, pour son leader Pablo Iglesias, et quatre autre postes de ministres.
Un accord critiqué avec les séparatistes catalans
La coalition de gauche l'a emporté grâce aux votes "pour" de plusieurs petits partis dont les nationalistes basques du PNV, et l'abstention des 13 députés du parti séparatiste catalan ERC. Une construction complexe qui laisse présager une législature compliquée pour le gouvernement de Pedro Sanchez, qui devra négocier pour obtenir une majorité à chaque fois qu'il voudra passer une loi.
En échange de l'abstention des séparatistes catalans de l'ERC, les socialistes ont promis la tenue d'une négociation entre le gouvernement central et l'exécutif régional catalan - contrôlé par ce parti - pour résoudre le "conflit politique sur l'avenir de la Catalogne". Les résultats de cette négociation seront soumis au vote des Catalans lors d'une consultation.
Les socialistes se sont empressés de préciser qu'il ne s'agirait jamais du référendum d'autodétermination que les séparatistes réclament. Mais cette alliance a tout de même été vivement critiquée par la droite du Parti Populaire et l'extrême droite de Vox, troisième force politique du pays, qui accuse le socialiste de "trahison" et a appelé ses sympathisants à manifester dimanche dans tout le pays.
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