VRAI OU FAKE. Les thèses sur la guerre d'Espagne de Pio Moa sont-elles négationnistes ?
Le 25 juillet, "Le Figaro" a publié un long entretien avec Pio Moa, un essayiste accusé de travestir le récit de la guerre civile espagnole pour blanchir ses crimes de la dictature espagnole. Une démarche très critiquée par les internautes et le monde académique.
Un grand entretien couplé d'une vidéo explicative de l'article à destination des réseaux sociaux. "Le Figaro" a fortement promu les thèses de Pio Moa, cet été, dans ses colonnes, en décrivant son travail comme une "thèse novatrice". Pourtant, cet essayiste est pour le moins contreversé, accusé de réécrire l'histoire. "Au centre de ses thèses, il y a l'idée que la gauche est responsable de la guerre civile. Or, c'est faux, la guerre civile est déclenchée par le coup d'État des généraux. Sur ce point, tous les historiens universitaires s'entendent là-dessus", affirme Charlotte Vorms, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
"La négation de crime contre l'humanité"
L'article et la vidéo se sont attiré les foudres des réseaux sociaux face aux propos consistant, notamment, à considérer ce coup d'État comme préventif pour contrer un complot communiste orchestré depuis Moscou. Un argumentaire qui n'a rien de nouveau puisqu'il a été inventé pendant la guerre par les Franquistes. Il en vient même à nier des crimes de guerre comme le massacre de Badajoz, qu'il considère comme une "pure invention". Pourtant, dès le lendemain, des journalistes avaient documenté les faits et le consensus des historiens académique parle d'une tuerie qui aurait fait entre 2 000 et 4 000 morts. "On est dans la négation de crime contre l'humanité", se désole François Gadicheau, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Toulouse-Jean Jaurès.
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