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La NSA lit peut-être vos textos

L'Agence américaine de renseignements collecterait 200 millions de SMS par jour, selon des documents révélés par le "Guardian".

Article rédigé par franceinfo
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L'Agence américaine de renseignements surveillerait ainsi les déplacements de plus d'un million de personnes à travers le monde. (OLI KELLETT/TAXI/GETTY IAMGES)

Non contente d'espionner vos faits et gestes sur internet, la NSA lit peut-être vos textos. L'Agence nationale de la sécurité américaine collecterait près de 200 millions de SMS par jour, révèle le Guardian (en anglais) jeudi 16 janvier. Avec ce programme, baptisé "Dishfire", elle recueillerait ainsi les données contenues dans ces messages envoyés à travers le monde entier. Ces révélations sont publiées à la veille d'un discours du président américain Barack Obama, qui doit annoncer une série de réformes des méthodes de surveillance.

Dans une présentation confidentielle fournie par Edward Snowden au journal britannique et à la chaîne Channel 4 News, et datant de 2011, la NSA compare les SMS à une "mine d'or". Le programme Dishfire lui permet "d'extraire les préparatifs de voyage, les carnets d'adresses ou encore les transactions financières, y compris d'individus qui ne sont pas soupçonnés d'activités illégales", écrit le Guardian. Le pendant britannique de la NSA, le GCHQ, piocherait aussi dans cette base de données élaborée par l'Agence américain pour rechercher des informations envoyées ou reçues par des citoyens britanniques au Royaume-Uni.

"Dishfire collecte tout ce qu'il peut"

Un second programme, "Prefer", permet ensuite au renseignement américain d'analyser automatiquement ces communications non-ciblées. Prefer utilise les textos automatiques, comme ceux notifiant d'un appel manqué ou ceux envoyés par l'opérateur lorsqu'on est à l'étranger – des "métadonnées", comme les appelle la NSA – pour extraire des informations sur leur destinataire.

L'agence récolte ainsi plus de cinq millions de notifications d'appels manqués (et les numéros associés) plus de 110 000 cartes de visite électroniques (ainsi que les noms et les images qu'elles contiennent) ou encore 800 000 transactions financières par jour et traque les déplacements de plus de 1,6 million de personnes, détaille le Guardian. Plus de 76 000 textos envoyés quotidiennement pour organiser rendez-vous ou réunions, ou par les compagnies aériennes pour confirmer un vol par exemple, permettent aussi de recueillir des données de géolocalisation. Bref, le programme Dishfire "collecte tout ce qu'il peut", écrit le GCHQ.

Une porte-parole de la NSA contactée par le Guardian a démenti le caractère "arbitraire et illimité" de ce programme. L'Agence ne s'intéressait qu'à des "cibles étrangères valides", affirme-t-elle, et évoluait dans un "cadre juridique strict".

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