Essais nucléaires : François Hollande veut accélérer les indemnisations des victimes
Après un passage à Wallis-et-Futuna, François Hollande est ce lundi de retour à Tahiti, où il avait fait une brève escale la veille. C'est justement en Polynésie française que l'attend le dossier le plus sensible de son périple de 46.000 kilomètres dans le Pacifique Sud et en Amérique latine : celui des 193 essais nucléaires pratiqués par la France entre 1966 et 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. Vingt ans après la fin de ces essais, les conséquences sont dramatiques : 500 nouveaux cas de cancer sont déclarés chaque année.
"Il est bien légitime que la France puisse réparer les conséquences des essais nucléaires". François Hollande.
Dès son arrivée à l'aéroport de Papeete, la capitale administrative de Tahiti, le chef de l'Etat a reconnu que les indemnisations tardaient à venir : "Il y a une attente, je la connais, des engagements qui ont pu être pris et qui ne sont pas suffisament tenus ".
L'indemnisation des victimes des essais nucléaires français est une "urgence"
François Hollande a assuré qu'il considérait ce sujet comme une urgence : "Si la France est ce qu'elle est, avec cette capacité de dissuasion, c'est parce qu'il y a eu, pendant une période très longue, des essais nucléaires; et il est bien légitime que la France puisse réparer un certain nombre de conséquences, qu'elles soient sociales, sanitaires ou économiques ", a détaillé le président de la République.
Les victimes attendent des excuses de l'Etat français
Sur France Info, l'avocate de l'Association des Vétérans des Essais Nucléaires (AVEN) Cécile Labrunie, a expliqué que le "ministère de la Défense continue de nier les conséquences en invoquant l'existence d'un risque négligeable ", et ajoute que beaucoup de victimes "attendent des excuses du gouvernement".
"Les personnes concernées, qui ont un, voire plusieurs cancers, se voient quasi-systématiquement refuser leur dossier". Cécile Labrunie, avocate de l'AVEN
Une loi a pourtant été votée en 2010 pour faciliter la reconnaissance et l'indemnisation des victimes. Mais, selon Cécile Labrunie, "seules 2% des demandes ont été acceptées soit une vingtaine de cas sur mille".
Par ailleurs, la "dette nucléaire", ou "milliard Chirac" (l'équivalent de 150 millions d'euros) est une dotation annuelle qui visait à compenser la perte d'activité économique engendrée par la fin des essais nucléaires en 1996. Elle s'est amoindrie au fil des années, au grand dam des élus polynésiens.
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