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1er pas vers une prise en charge européenne des victimes d’attentat terroriste
Le 10 mars 2017, veille de la Journée européenne de la commémoration des victimes du terrorisme, huit pays de l’Union européenne dont la France ont signé une feuille de route en vue de rendre plus cohérentes leurs politiques respectives de prise en charge des victimes d’attentat terroriste.
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La première pierre d’une politique européenne d’aide aux victimes d’attentat terroriste a été posée le 10 mars 2017. A Bruxelles, huit pays de l’UE ont signé une feuille de route commune. Il s’agissait de la Belgique, l'Espagne, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la République tchèque et la Roumanie. «Il est absolument nécessaire que l'Europe se dote d'une telle politique», a affirmé pour l’occasion à l’AFP Juliette Méadel, secrétaire d'Etat française chargée de l'Aide aux victimes.
La spécificité de l’aide aux mineurs
La date retenue pour poser ce premier engagement européen est tout sauf anodine. Le 10 mars est en effet la veille de la Journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme. Les pays autour de la table ont ainsi voulu envoyer un message aux rescapés d’attentat et aux familles de victimes, leur indiquant que leur voix était entendue. Quant au contenu de la feuille de route, elle engage les pays signataires sur plusieurs questions clés: l’information des victimes mais aussi leur indemnisation et leur accompagnement, avec une place particulière faite aux mineurs.
«D'autres pays vont nous rejoindre pour permettre une véritable politique à l'égard des victimes d’attentat à l'échelle européenne», a déclaré à l’AFP François Hollande. Le président français a aussi évoqué la directive dite Victimes, adoptée en 2012. Une directive qui fixe notamment un premier socle commun en matière de droit des victimes d’actes criminels en Europe. Transposée en France par la loi du 17 août 2015, elle introduit, entre autres, la notion de droit au soutien et à la protection.
Un numéro de téléphone unique d’urgence
Au-delà de l’apport de la directive Victime, «il est important qu'il y ait les mêmes formules, les mêmes procédures, les mêmes soutiens, les mêmes indemnisations, en tout cas les mêmes critères, de façon à ce qu’une victime (d’attentat, NDLR) ait les mêmes droits partout en Europe», a indiqué François Hollande. Le chef de l'Etat a particulièrement insisté sur la nécessité d’une «prise en charge psychologique» des victimes.
Selon Juliette Méadel, la nouvelle feuille de route signée permet d’évoluer dans ce sens. «Elle introduit notamment un système indemnitaire harmonisé, qui a fait défaut depuis les attaques djihadistes de 2015», souligne la secrétaire d’Etat. Autre mesure concrète prévue par le document: le lancement au niveau européen d’un site internet d’informations et d’un numéro de téléphone unique d'urgence en cas d’attentat (qui existait déjà en France).
Des mesures manquent à l’appel ?
Quant aux associations de victimes d’attentat, elles préconisent pour certaines des mesures encore plus fortes. Life for Paris, créée par des victimes des attentats du 13 novembre 2015, souhaiterait par exemple que soit mis en place «un parquet européen, représenté par un procureur européen, pour permettre à toutes les victimes d’avoir une facilitation d’accès au dossier pénal dans le cadre des dossiers transnationaux».
Aux côtés de la France, d’autres Etats signataires insistent sur l’importance de la nouvelle feuille de route. «Le fait que huit pays européens unissent ainsi leurs forces pour organiser conjointement l’accueil et l’accompagnement des victimes d'actes terroristes constitue un grand pas en avant. Lors de nos contacts avec d’autres collègues européens, nous plaiderons pour qu'ils se joignent à cette initiative», indique Maggie De Block, ministre belge des Affaires sociales et de la santé publique.
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