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Allemagne : chancelière cherche partenaire pour gouverner

Malgré le score que la chancelière Angela Merkel a réussi à engranger pour son camp, elle a manqué la majorité absolue de trois sièges. L'heure est donc aux tractations pour la formation d'un gouvernement. Les vieux adversaires des conservateurs, le SPD, grand perdant de l'élection, font figure de favori pour entrer dans l'atelage. Mais leurs exigences pourraient pousser Angela Merkel à se tourner vers les Verts, ce qui serait une première.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Tobias Schwarz Reuters)

Les tractations ne font que commencer à Berlin. "C'est à Merkel elle-même de trouver son partenaire ", claironne le chef de file du SPD, Peer Steinbrück. L'ex-partenaire gouvernemental de la CDU, les libéraux du FDP, on en effet réalisé un score si faible (4,8%), qu'ils ne peuvent même pas se maintenir au Bundestag et par voie de conséquence, au gouvernement.

Ce constat fait, chacun au sein du SPD a son idée sur les contreparties à exiger de la chancelière pour accepter de figurer sur la "photo finish". La dernière participation du parti à une coalition Merkel, entre 2005 et 2009, lui a coûté si cher électoralement que cette fois, il n'est pas question d'y aller sans gages clairs. Sur les orientations politiques d'abord : Peer Steinbrück a fait campagne autour de la création d'un revenu minimum de type Smic et pour une taxation plus forte des hauts revenus. Le SPD veut aussi une réforme des retraites qui profite plus aux ouvriers.
Singulière victoire pour Angela Merkel que celle qui l'obligerait à appliquer les points forts du programme de l'adversaire battu dans les urnes. Pour s'assurer de la mise en oeuvre de ces points, le SPD pourrait en plus exiger le ministère des Finances.

Une coalition inédite avec les Verts ?

Prudente, la chancelière botte en touche pour l'instant : "Peut-être ne trouverons nous personne qui accepte de faire quelque chose avec nous ", fait elle mine de déplorer. Si elle refuse de dévoiler ses cartes, il en est une qui figure évidemment dans son jeu : court-circuiter un SPD dont les exigences sont inversement proportionnelles à la faiblesse quasi historique du score électoral, en allant chercher des alliés du côté des Verts (8,4%). Une coalition inédite, mais pas évidente à mettre en oeuvre. L'exemple français pourrait d'ailleurs la faire réfléchir à deux fois. D'autant que l'opinion publique allemande penche pour une alliance avec le SPD, tout comme les partenaires européens qui en espèrent un assouplissement de la politique d'austérité.

Dans ces conditions, l'Allemagne pourrait bien attendre une semaine voir plus pour connaître son nouveau gouvernement.

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