Après l’attaque de Berlin, la sécurité s’organise en Allemagne et en Europe
L’attaque au camion-bélier qui a eu lieu le 19 décembre à Berlin en Allemagne interroge sur la sécurité que de nombreuses voix veulent renforcer dans le pays. Les autorités ont prévenu qu’il ne peut y avoir de sécurité totale et l’Etat d’urgence n’est pas envisagé.
Le recours à des bornes de béton condamnant l’accès aux lieux publics, comme les places, a été décidé à Hambourg, Stuttgart et Dresde pour protéger les marchés de Noël.
Pour autant, des voix s’élèvent pour demander que la Bundeswehr, l'armée allemande, puisse effectuer des tâches de sécurité publique. Ainsi, l'aile bavaroise du parti conservateur de la chancelière Merkel, la CSU, l’a une nouvelle fois préconisé. En Allemagne, depuis la Seconde guerre mondiale, la Constitution limite les possibilités de son armée. Toutefois, les autorités ont autorisé depuis plusieurs mois des exercices commun entre la police et l’armée.
Par ailleurs, Ernst Walter, vice-président du syndicat de policiers DPoIG, appelle à renforcer la vidéo-surveillance qu’il faut cesser, selon lui de «diaboliser». Jusqu’ici, les Allemands se montraient généralement hostiles à toute méthode de surveillance.
"Le degré de menace est le même en Allemagne et en France mais la sécurité est moins présente en Allemagne." Thomas Hanke #28min #attentats
— 28 minutes (@28minutes) December 20, 2016
Que dit Bruxelles?
Dans la plupart des pays européens, dont la France, les mesures de sécurité déjà en place ont encore été renforcées, comme des patrouilles accrues des forces de l'ordre dans les lieux publics. Les niveaux d'alerte, déjà à un degré très élevé, ont été maintenus.
Lors d’un Conseil européen le 15 décembre, les chefs d'Etat et de gouvernement avaient montré leur volonté de mettre en œuvre la stratégie de sécurité intérieure de l'Union européenne pour 2015-2020. Ce programme européen «expose les mesures et outils concrets auxquels recourront toutes les parties prenantes pour garantir la sécurité et affronter plus efficacement ces trois menaces (terrorisme, la criminalité organisée et la cybercriminalité) particulièrement préoccupantes».
Un plan de lutte contre le financement du terrorisme, décidé en février 2016, a été renforcé le 21 décembre par la Commission européenne. Ce plan permet le contrôle des mouvements d’argent liquide et étend les contrôles douaniers. La Commission de Bruxelles a proposé d’améliorer le système d’information Schengen partageant les données destinées aux autorités judiciaires et policières, notamment, entre les pays européens.
Plusieurs pays d'Europe ragissent
En France, depuis le 20 décembre, la sécurité a été renforcée sur «toutes les manifestations de fin d'année», comme le détaille Franceinfo.
L’Hexagone vit sous un régime d’état d’urgence depuis le 14 novembre 2015 (prorogé jusqu’au 15 juillet 2017), au lendemain des attentats de Paris. Dès le 5 décembre, en raison du «haut degré de la menace», le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets «une vigilance exceptionnelle en faveur de l'ensemble des lieux à caractère religieux». Le 21 décembre, Bruno Le Roux a demandé le renforcement des contrôles à la frontière franco-allemande.
"Le prolongement de l'#etatdurgence est indispensable pr assurer la sécurité de nos concitoyens. 17 attentats déjoués en 2016" @BCazeneuve https://t.co/go0PBWWYmR
— Ministère de l'Intérieur (@Place_Beauvau) December 10, 2016
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a évoqué des «arrestations qui visent à éviter, sur les informations dont on dispose, tout risque de possibilité d'attentat ou d'organisation d'attentat. (…) Ça a déjà été fait et ça va continuer.»
En Belgique, le gouvernement a maintenu un niveau d'alerte correspondant à une menace «possible et vraisemblable». A Bruxelles et Anvers, les autorités ont appelé à la vigilance.
Sécurité à la #grandplace de #Bruxelles après les attentats à #berlin pic.twitter.com/Ja21p5YV96
— Hatim Kaghat (@kaghatim) December 20, 2016
Au Royaume-Uni, le niveau d’alerte restera «très élevé» pour Noël et le Nouvel an. A Birmingham, des barrières ont été érigées depuis plusieurs semaines autour du marché de Noël. L'Autriche va renforcer ses effectifs policiers autour des nombreux marchés populaires, en particulier dans la capitale Vienne.
La police militaire et les patrouilles de police ont été renforcées en Pologne dans les gares ou les centres commerciaux. L’Italie, quant à elle, a déjà instauré un dispositif de sécurité renforcé pour Noël, et n’a donc pas mis en action un signal d'alarme particulier.
Au Danemark, les dispositifs de surveillance déjà en place ont été renforcés, notamment sur les marchés de Noël et dans l’artère commerçante de Copenhague. Idem pour la Suède, la Norvège, la Finlande où il n’y aura pas de relèvement du niveau de menace mais plus de patrouilles.
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