Crise climatique : à Berlin, un référendum sur la neutralité carbone pour "mettre le turbo" sur les énergies renouvelables
Depuis plusieurs mois, des panneaux verts de quatre mètres de haut par trois de large appellent les électeurs des quatre coins de Berlin à voter "Ja" ("Oui") lors du référendum d'initiative populaire organisé, dimanche 26 mars. Plus de 2,4 millions d'électeurs habitants la capitale allemande doivent dire s'ils souhaitent ou non que leur ville se fixe l'objectif de la neutralité carbone d'ici 2030.
Félix, membre du comité d’organisation, participe à toutes les manifestations pour le climat, galvanisé par l’inaction politique : "Ils entendent parler d’urgence climatique, mais ils n’agissent pas suffisamment contre. Nous nous croyons qu’il est encore temps, mais qu'il faut mettre le turbo, aller beaucoup, beaucoup plus vite que maintenant. Sinon il sera trop tard."
There were so many signs supporting the referendum to make Berlin carbon neutral by 2030. I didn't see any "neins". pic.twitter.com/kOxnLIB2Cd
— Gregory Duncan (@DuncanArchitect) March 24, 2023
Atteindre l'équilibre entre les émissions de CO2 et leur absorption dans l'atmosphère dans un délai de sept ans : voici l'énorme défi dans cette ville de plus de 3,5 millions d'habitants qui fonctionne aujourd’hui à 95 % grâce aux énergies fossiles. Berlin ne peut pas prendre le même engagement que Paris, Rome ou Oslo, c'est "une illusion", estime Kaja Klapsa du journal libéral Die Welt.
"Il faudrait que quasiment toutes les voitures à moteurs thermiques disparaissent de la ville d’ici 6 ans et demi et tous les bâtiments devraient être rénovés sur le plan énergétique alors que nous manquons de bras dans ce pays."
Kaja Klapsa, journaliste au journal Die Weltà franceinfo
Même le parti écologiste Die Grünen est sceptique face au coût envisagé de plusieurs dizaines de milliards d'euros dans une ville déjà sur-endettée. À l'échelle nationale, l'ambition est moindre : l'Allemagne vise la neutralité carbone d'ici 2045. Ce vote d'initiative populaire comporte une particularité : pour que le "oui" l'emporte, il suffit que le quart des électeurs se range dans ce camp.
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