En Allemagne, une colonie de vacances non-mixte suscite une vive polémique
Sur son site internet, la structure promet des vacances loin du racisme et des petites agressions du quotidien. En Allemagne, l’organisateur de camps de vacances destinés uniquement aux enfants noirs est la cible de menaces et de messages de haine sur les réseaux sociaux. Pour lui, il s’agit d’offrir des séjours où pour une fois, la couleur de leur peau est sans importance. Des séjours dans un groupe protégé, composé exclusivement de jeunes et d'animateurs noirs.
>> VIDEO - Mais qu’est-ce que la non-mixité ?
Depuis leur lancement, il y a cinq ans, ces camps de vacances sont non-mixtes n'ont jamais dérangé personne mais leur médiatisation, après une interview de l'organisateur au magazine Der Spiegel fin mai, a déclenché une polémique sur les réseaux sociaux.
"Beaucoup de gens se sentent encouragés à dire des choses longtemps taboues"
Des internautes font le parallèle avec l'Apartheid en Afrique du Sud ou, plus généralement, la ségrégation raciale. Des commentaires souvent injurieux que condamne Robert Lüdecke, porte-parole de la Fondation Amadeu Antonio, qui lutte contre le racisme et l'antisémitisme. "Avec la montée en puissance de l'extrême droite, beaucoup de gens se sentent encouragés à dire des choses qui ont longtemps été taboues. On entend aussi ce genre de propos au Bundestag, sur les plateaux télé, dans les médias", regrette-t-il.
"En Allemagne, nous avons toujours un très gros problème de racisme. Ces camps de vacances sont nécessaires."
Robert Lüdeckeà franceinfo
"C'est un concept pédagogique reconnu, ils doivent exister et ce genre de réaction ne fait que confirmer leur utilité", poursuit Robert Lüdecke. Après ce déferlement de menaces, l'organisateur a renforcé ses mesures de sécurité et veille à ne pas rendre publics les lieux des séjours.
Le mois dernier, des élèves d'une école de Berlin, majoritairement issus de l'immigration, avaient été la cible d'insultes et de menaces racistes lors d'une classe verte organisée près de la capitale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.