Les tropiques en ex-RDA... dans un hangar désaffecté
Une gigantesque bulle de 66.000 m² plantée dans une forêt entre Berlin et Dresde. Température intérieure : 28 degrés. C'est Colin Au, un homme d'affaires malaisien qui a imaginé ce parc d'attraction, Tropical Islands, lors d'un voyage au cœur d'un hiver glacial en Allemagne. «Un conseiller lui a parlé de ce gigantesque hangar. Ils sont tous les deux allés le voir et se sont dit : "Allez, on va appliquer ici le principe d'un bateau de croisière, sauf qu'au lieu d'emmener les gens loin, vers les tropiques, ce sont les tropiques qui vont venir ici." C'était l'acte de naissance de Tropical Islands», explique à l'AFP Patrick Kastner, directeur de la communication du site.
Le hangar, plus haut que la cathédrale Notre Dame et aussi vaste que huit terrains de football, était inoccupé. Colin Au le rachète 15 millions d'euros. Il y importe d'Asie 60.000 plantes, y installe de grands bassins, des répliques d'habitations balinaises, polynésiennes et thaïlandaises. Avec une pub choc, «Le meilleur des tropiques» au milieu du Brandebourg.
«Il y a plein de beaux endroits dans le monde, mais je prends beaucoup de plaisir à rester dans mon pays, avec mes amis» affirme une hotesse de l'air, une habituée.
Le parc accueille deux millions de visiteurs par an. Une clientèle principalement allemande. Un resort qui fête en 2014 ses dix ans et emploie 500 personnes. Mais le privilège pour se détendre sous une chaleur moite a un coût. Selon le site Tripadvisor : le ticket d'entrée s'élève à 34,5 euros et sans les extras. «C'est cher mais ça les vaut», assure Jessica, une jeune mère de famille berlinoise. «C'est la 4e fois qu'on vient et on y reviendra».
Bikini, tongs, cocktail exotique ou bière allemande... les visiteurs s'y prélassent. Mais la plupart ignorent que l'endroit est une ancienne base de la Luftwaffe sous le IIIe Reich. Une base qui abritait après-guerre, et jusque la chute du mur de Berlin, des Mig 27 soviétiques. La piste d'atterrissage abandonnée, les vestiges d'anciens bâtiments témoignent encore de ce passé.
Seule présence russe aujourd'hui, le spectacle nocturne : Akoya, perle des tropiques.
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