Les vacances des grands de ce monde
En Grande-Bretagne, David Cameron a intérêt à faire profil bas. En mai 2013, il a dû subir une polémique sur ses vacances aux Baléares: «Y a la crise? Je pars à Ibiza», titrait méchamment The Sun. Pour rattraper le coup, Le «10» (sous-entendu 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre) a donc dû publier des photos : on y voit le chef du gouvernement de sa Majesté assis sagement devant une tasse de café, regardant tendrement Samantha, sa chère et tendre…
Cet été, le P.M. prend trois semaines de repos. Il a choisi l’Algarve (sud du Portugal) où il déambule avec short et savates au pied. Le Telegraph en profite pour égratigner cette «garde de robe de vacances triomphante»… M. Cameron devrait aussi se rendre en Cornouailles (sud de l’Angleterre) et en Ecosse.
En Russie, Vladimir Poutine la joue actif. Ses vacances sont même présentées comme «trépidantes». L’homme aime se montrer en pleine nature, en tenue sportive et virile. En juillet, on l’a vu au bord d’un lac, quelque part dans l’immense Sibérie, s’afficher avec un superbe brochet de 21 kg qu’il aurait lui-même pêché.
On l’a aussi vu à bord… d’un bathyscaphe pour observer une épave du XIXe. La plupart du temps, «les vacances de Poutine sont surtout l’occasion de se montrer à son avantage dans des activités aussi nobles qu’insolites», commente Le Figaro.
Son grand rival, le président des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama, a choisi l’île de Martha’s Vineyard, au large des côtes du Massachussets (nord-est), lieu de villégiature de la jet set et repaire de prédilection des patriciens de la Nouvelle-Angleterre.
Il y séjourne dans une villa cossue, qui vaut tout de même 7,6 millions de dollars. Le locataire de la Maison blanche «se réjouit de se détendre un peu avec sa famille (…) et je suis certain qu'il verra aussi des amis» pendant son séjour, a expliqué samedi son porte-parole. Au menu : golf, vélo, pique-niques à la plage, sorties au resto…
Sur les vacances des dirigeants chinois, et notamment celles du président Xi Jinping, on sait fort peu de choses. Traditionnellement, les congés sont de très courte durée dans l’ex-Empire du milieu.
On sait toutefois que plusieurs têtes pensantes du pouvoir séjournent à Beidahe, ville côtière à 285 km de Pékin fréquentée au XIXe par des Européens et par la suite appréciée des dignitaires du Parti. Mao lui-même y possédait une résidence.
Au Japon, «après avoir assisté à la cérémonie du 68ème anniversaire de l’explosion atomique, à Nagasaki», le Premier ministre, Shinzo Abe, est arrivé le 9 août à Narusawa, village de la préfecture de Yamanashi (centre de l’Archipel), nous apprend le site de «l’actualité quotidienne» du pays, nipponconnection.fr.
Propriétaire d’une résidence secondaire dans la localité, il y passera «l’essentiel de ses vacances». Le site nous apprend notamment qu’«il a passé sa première journée de congés à jouer au golf avec ses collaborateurs».
Mais Shinzo Abe n’hésite pas à interrompre ses vacances pour participer à une cérémonie «en hommage aux 3,1 millions de Japonais morts pour la patrie durant la Seconde guerre mondiale». Un geste qu’il tient à faire connaître, bien en phase avec le tournant nationaliste du pouvoir nippon…
En Allemagne, Angela Merkel ne déroge pas à ses habitudes. Malgré les élections de septembre, elle a pris presque trois semaines de congés avec son époux, Joachim Sauer. Fidèle à sa discrétion et à sa modestie affichée, elle séjourne principalement dans un hôtel (en demi-pension) à Sulden, petite localité du Tyrol du Sud, contrée italienne en majorité germanophone.Au programme : marche en montagne.
Fin juillet, le couple s’était rendu, comme tous les ans, au prestigieux festival Wagner à Bayreuth en Bavière. Lors de la représentation du Vaisseau fantôme, à laquelle assistait Mme Merkel, le metteur en scène, Jan Philipp Gloger, s’est permis une petite provocation : il a fait imiter dans le spectacle le fameux geste d’Angela : les mains réunies en losange. Commentaire ironique de Die Welt: «Désormais, la chancelière est enfin entrée dans l’histoire de l’opéra»…
En Espagne, le Premier ministre, Mariano Rajoy, est parti pour trois semaines de congé. Il s’est d’abord rendu dans une réserve d’oiseaux dans le sud du pays. Avant d’aller en Galice, région dont il est originaire, pour deux semaines. Il a choisi une villa rurale de «style traditionnel galicien en pierre» avec piscine et jardin de 3200 m2. La location devrait lui coûter 4050 euros, a calculé El Mundo. «A moins qu’il ne bénéficie d’un prix spécial»…
Comme la péninsule ibérique, l’Italie est écrasée par la crise. Son président du Conseil, Enrico Letta, a donc décidé de ne pas partir, alors qu’il avait prévu de se rendre sur la côte Adriatique. Il passera toutefois quelques jours dans sa résidence de Pise. «Les engagements du gouvernement absorbent toute mon énergie», a-t-il dit au Corriere Adriatico.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.