Reportage "Il peut y avoir des tremblements de terre plus forts dans le futur" : le sud-ouest de l'Allemagne en alerte face aux secousses sismiques

Chaque année, des centaines de secousses font trembler cette région allemande frappée en 1911 par un séisme d’une magnitude de 6,1.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un graphique montrant un important tremblement de terre qui a frappé notamment l'ouest de l'Allemagne en 2004. (MAXPPP)

C'est une région d'Allemagne où la terre tremble régulièrement. Le sud-ouest du pays, près du Rhin et de l'Alsace, est même considéré comme la zone où le risque sismique est le plus élevé d'Allemagne. Le secteur se trouve certes au niveau d'une zone de collision des plaques, mais une partie du phénomène reste inexpliquée.

Au centre de sismologie de Fribourg, les secousses apparaissent sur les écrans presque en temps réel sous forme de courbes de couleurs. Il y a 466 séismes enregistrés dans la région en 2023. "On a des séismes tous les jours, explique Stefan Stange, chef du service de sismologie. Là, on voit ceux de la semaine dernière, en rouge. Il y en a eu six Cela dure deux ou trois secondes, pas plus. Pourquoi se produisent-ils à ces endroits, et pas 20 kilomètres plus loin, on n'en a aucune idée. Les règles de construction ici sont plus sévères car on part du principe qu'il peut y avoir des tremblements de terre plus forts dans le futur."

Stefan Stange, chef du service de sismologie de Fribourg (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Un séisme d'une magnitude de 5,4 en 2004

Pour mieux comprendre le phénomène, 50 sismographes mesurent les secousses dans la région. Le technicien Ralph Ortlieb s'occupe de la maintenance des appareils au sous-sol d'un bâtiment de Fribourg. "Ces appareils sont très sensibles, indique Ralph Ortlieb. Par exemple, une usine de sciage de bois peut perturber les mesures dans un rayon de deux kilomètres. On les installe dans des endroits calmes, en sous-sol, dans des cimetières ou près des réservoirs d'eau, ce sont les meilleurs endroits."

Ralph Ortlieb, technicien du service de sismologie, devant un appareil de mesure, dans un sous-sol de Fribourg. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Il y a 99% des secousses qui sont trop faibles pour être ressenties par la population. Les autres, plus fortes, marquent les esprits. Dagmar se souvient du séisme de Waldkirch en 2004, d'une magnitude de 5,4 à 2h52 du matin. "Nous étions en train de dormir et tout à coup, on a senti que la maison vibrait, raconte Dagmar. On a eu l'impression que des rochers dévalaient vers nous. Ça nous a fait peur."

"On ne savait pas si nous devions sortir ou rester à l’intérieur. C’est arrivé deux fois depuis que l’on vit ici à Waldkirch."

Dagmar

à franceinfo

Après chaque séisme, les observations des habitants sont recueillies au centre de sismologie de Fribourg. Une ressource précieuse explique Andrea Brüstle, qui analyse les données : "C'est un court questionnaire sur internet. Il faut indiquer l'heure, le lieu et l'intensité du ressenti. Il y a une échelle : est-ce que je l'ai un peu senti, ou plus fortement, est-ce que les verres se sont entrechoqués ? Cela nous permet de l'évaluer."

Un séisme d'une magnitude de 6,9 doit frapper la région en octobre. Mais il s'agira d'un exercice, organisé par les autorités pour sensibiliser la population. Les vrais tremblements de terre restent par nature imprévisibles.

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